Nidaa Tounes a du mal à donner un sens au déplacement de Hafedh Caïd Essebsi en Turquie et à sa rencontre avec le président Recep Tayyip Erdogan.
Visiblement très gêné, Lazhar Akremi, membre du Bureau politique de Nidaa Tounes et ministre chargé de Relations avec l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ne trouvait pas, vendredi 14 août au micro de Mosaïque FM, les mots pour expliquer qu’un dirigeant si haut placé que Hafedh Caïd Essebsi, vice-président de Nidaa Tounes en l’occurrence, puisse ainsi rencontrer le Président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan, sans qu’il ait été mandaté par son parti de le faire et sans qu’il y ait, par la suite, de communiqué officiel de Nidaa Tounes rendant compte du déplacement de son vice-président, de la teneur de la rencontre, ni de ce qu’il en est sorti.
Un voyage privé?
Comme pour le secrétaire général de Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk, avant lui, pour M. Akremi, «en tant membre du Bureau politique de notre parti, je ne possède personnellement aucune information sur cette visite, à savoir s’il y a eu invitation du président turc, s’il y a eu demande d’entretien de la part de M. Hafedh Caïd Essebsi ou autres raisons. Cependant, la chose me paraît normale: Hafedh se trouve avec nous au parti, il est dirigeant du parti… Il est vrai qu’il y a eu quelques petits désaccords au sein du parti pour lesquels nous avons trouvé des solutions. Et là, il se trouve aussi qu’il a décidé de faire un déplacement en Turquie et il a rencontré le président de ce pays. Tout cela est tout à fait normal. Mais il ne s’agit pas d’une mission officielle. L’on pourrait donc considérer cette visite comme étant un déplacement privé qui n’implique en rien notre parti.»
Pour ne pas froisser le fils du président de la république, véritable électron libre qui n’en fait qu’à sa tête et dont les ambitions politiques sont démesurées, Lazhar Akremi a cru devoir ajouter qu’il est «très intéressant qu’un dirigeant de notre parti entretienne pareilles relations avancées avec le chef d’un Etat aussi important que la Turquie, qui joue un rôle régional crucial…»
Visiblement gêné et pressé de passer au sujet suivant, le ministre chargé de Relations avec l’ARP a coupé court en concluant qu’«il est inutile de prolonger toutes ces spéculations: c’était un voyage privé et M. Hafedh Caïd Essebsi avait le droit de le faire. Tout ce que nous pouvons dire, pour notre part à Nidaa Tounes, c’est que cette visite a eu lieu en l’été 2015…»
Au moins on est sûr d’une chose…
Marwan Chahla
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