Rached Ghannouchi parle de la participation de son mouvement à la coalition au pouvoir. Et de sa stratégie pour marginaliser la gauche de Nidaa Tounes.
Le directeur de publication du site marocain « Alyaoum24.com« , Taoufik Bouachrine, a publié, hier, un condensé d’un entretien qu’il a eu avec Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste Ennahdha, et partenaire de Nidaa Tounes dans la coalition au pouvoir en Tunisie depuis les dernières élections.
A la question sur les rasions de la participation d’Ennahdha à cette coalition, Rached Ghannouchi a expliqué : «Notre participation au gouvernement est symbolique et nous l’avons acceptée pour éviter d’être isolés. Nous voulons faire échouer le plan de l’aile gauche de Nidaa, qui a été et demeure encore notre ennemie».
M. Ghannouchi est revenu, dans cet entretien, sur les événements de l’été 2013 et sur la décision qu’il a prise de quitter le pouvoir en endossant la totale responsabilité de cette décision, précisant avoir mis sa démission de la présidence du mouvement sur la table pour convaincre les militants.
M. Ghannouchi a expliqué que « gouverner un peuple dont l’élite vous déteste est impossible. Celui qui gouverne doit avoir une partie de l’élite culturelle, économique et administrative avec lui. La révolution (en Tunisie) n’a pas engendré un vrai changement dans l’équilibre des forces dans le pays qui permettrait aux urnes, et à elles seules, de décider de celui qui gouverne. Ceci est un long chemin… Ce qui est demandé aujourd’hui c’est d’élargir la participation politique et de briser le mur de la peur dans les cœurs des gens».
A. B. M.
Donnez votre avis