L’APII lance un concours et un salon destinés à promouvoir l’esprit d’innovation chez les jeunes entrepreneurs.
Par Wajdi Msaed
«Le taux de réalisation des investissements déclarés qui était de 50% entre 2001 et 2010 a baissé à 40% après la révolution», a déclare Samir Bechouel, directeur général de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), lors d’un point de presse, mardi 5 avril 2016, consacré à la présentation de la 2e édition du Concours national de l’innovation et du Salon de la création d’entreprises du centre-est et du nord.
Développer la culture de l’innovation
La présente édition, qui a été lancée le 6 février dernier via l’inscription en ligne, a fait l’objet d’une vaste action de promotion à travers les différentes régions du pays, ainsi que par le biais de séminaires de sensibilisation en vue de faire connaître, aux participants, les mécanismes et les outils de promotion et de financement de l’innovation.
«L’objectif est de développer la culture de l’innovation dans les régions, promouvoir et médiatiser les résultats des recherches dans ce domaine, rapprocher le monde de la recherche à la sphère économique et enfin identifier et accompagner les projets innovants», a expliqué le DG de l’APII.
Les participants dont le nombre est estimé à 2.500 sont essentiellement les entreprises industrielles ou de services liés à l’industrie, les établissements universitaires, les centres ou laboratoires de recherche publics et privés ainsi que les start-up et les jeunes entrepreneurs.
Les critères de choix sont, bien sûr, la créativité, l’innovation, les perspectives de développement, la faisabilité, et les retombées des projets sur la région.
«Nous abordons actuellement la phase de la mise en place des jurys au niveau des districts qui seront confiés aux universitaires, aux spécialistes en la matière, aux représentants de la société civile et des deux organisations patronales», a précisé Samir Bechouel. «L’APII occupera dans les jurys un siège d’observateur et les lauréats bénéficieront de prix dont la valeur est de 7.000 dinars au niveau régional et de 15.000 dinars à l’échelle nationale, contre respectivement 5.000 et 10.000 pour la 1ère édition», a-t-il ajouté.
En application du protocole d’accord signé avec le Centre de promotion des exportations (Cepex), les 4 premiers lauréats auront la faveur de participer aux salons organisés à l’étranger par le Cepex.
«Bravo les Jeunes»
Présentant le Salon de la création d’entreprises du centre-est et du nord, le DG de l’APII a souligné qu’il est l’œuvre d’une collaboration avec plusieurs entreprises et d’organismes nationaux. Il se tiendra les 24 et 25 mai 2016 et regroupera les 14 gouvernorats concernés.
Après l’ouverture officielle et la proclamation des résultats du concours, le programme du salon prévoit deux panels : le premier traitera de «l’entrepreneuriat en Tunisie: état des lieux, problèmes et solutions à envisager» et le deuxième portera le slogan «Bravo les jeunes» et sera dédié aux jeunes entrepreneurs innovateurs en reconnaissance à leur esprit créatif et à leur volonté de se dépasser et d’ entrer dans la vie active par la grande porte, à l’instar du jeune entrepreneur installé à la pépinière de Sousse et qui exporte des robots.
Il faut noter que lors de l’édition précédente, un slogan similaire («Bravo les femmes») avait été brandi pour saluer la grande contribution des femmes chefs d’entreprises dans la réussite du salon et l’impulsion du développement dans le pays.
En outre, le programme comporte 8 ateliers qui traiteront de l’innovation, de l’économie numérique au service des entreprises innovantes, du financement des projets innovants, de l’essaimage, de la franchise, de l’interfaçage entre le monde de la recherche et la sphère socio-économique. Ils traiteront aussi du potentiel économique dans les régions et du rôle dévolu aux incubateurs académiques dans l’impulsion de l’innovation à l’université.
Investir pour un avenir meilleur
Par ailleurs, un espace exposition sera réservé aux 20 lauréats du Concours national de l’innovation 2016 et aux 14 entreprises innovantes récemment créées.
Un espace de partenariat accueillera des rencontres B2B entre les bailleurs de fonds (banques et Sicars) et 100 porteurs d’idées de projets à la recherche de financement.
En réponse à une question se rapportant à l’accompagnement des projets approuvés par l’APII et à leur pérennité, Samir Bechouel a affirmé, non sans regret, que le volume des investissements déclarés par les étrangers dépasse de loin celui des Tunisiens. «Ce qui nous a conduit, a-t-il dit, à organiser une campagne de sensibilisation tous azimut à l’intérieur du pays sous le thème: »Investir dans son pays pour garantir l’avenir de ses enfants »». D’après le DG de l’APII, la bureaucratie et les problèmes fonciers sont parmi les principales causes de la faiblesse du rythme de création de projets tunisiens.
Pour ce qui est de la pérennité des entreprises, Samir Bechouel souligne que leur taux de mortalité ne dépasse pas la moyenne de 300 unités par an. «Et s’il y a eu deux pics, en 2009 et 2011, le taux le plus faible a été enregistré en 2015, sachant que la pérennité des entreprises opérant au sein des pépinières est estimée à 80%», a conclu le DG de l’APII.
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