La Tunisie ne se porterait pas plus mal si on lui donne l’occasion et la chance d’être dirigée par une femme.
Par Tarak Arfaoui
A l’heure ou des tractations sans fin ont lieu depuis plusieurs semaines, au sommet de l’Etat et parmi les principaux acteurs de la scène politique, pour désigner une nouvelle équipe gouvernementale et un nouveau chef de gouvernement, il est à mon avis judicieux de mettre sur la table des discussions la candidature d’une femme à la tête du prochain gouvernement d’union nationale non pas par originalité ou féminisme mais réellement par réalisme et pragmatisme pour le bien du pays.
Les Tunisiennes ne manquent pas de mérite
La Tunisie a enfanté des siècles durant de grands hommes mais aussi de grandes femmes, qui, dans des temps obscurs où la femme était une simple subsidiaire, ont su marquer de leur empreinte l’histoire séculaire du pays. De la reine Elyssa, la pionnière qui fonda Carthage, à Aziza Othmana, la philanthrope mouradite, en passant par Sophonisbe, la martyre, ou El-Kahena, la guerrière, l’histoire de la Tunisie est jalonnée de hauts faits mettant en exergue le rôle majeur joué par la femme tunisienne depuis l’antiquité.
Alors que la Tunisie se débat dans un marasme politique sans fin en changeant de Premier ministre cinq fois en cinq ans; alors que les circonstances ont ramené des figures de l’ancien régime, puis quelques médiocres incompétents à la tête du pays, l’idée n’est pas saugrenue de donner la chance à une femme de conduire les affaires du pays et il ne s’en porterait pas plus mal. Au contraire…
Indépendamment de son niveau d’instruction, une femme, quel que soit le poste qu’elle occupe dans le travail, est en général plus responsable du fait de son statut naturel de responsabilité dans le milieu familial, plus perspicace qu’un homme car beaucoup plus sensible, plus pondérée et plus raisonnable du fait de son instinct féminin et son empathie. Elle est en général plus honnête et moins apte à la nocivité. Dure au labeur, elle ne rechigne pas à la tâche.
Sur le plan international beaucoup de femmes ont montré qu’elles étaient à la hauteur de leurs responsabilités. La première puissance mondiale en l’occurrence, les Etats-Unis, risque fort d’être prochainement dirigée par une femme (Hillary Clinton); d’autres grand pays sont dirigés de main de maître par la gente féminine (Angela Merkel en Allemagne, Theresa May en Angleterre, Erna Solberg en Norvège, Dilma Roussef au Brésil…)
Une lueur d’espoir pour le pays
En Tunisie, la femme a toujours été largement instruite et, actuellement, dans certaines facultés, le pourcentage d’étudiantes dépasse les 60%. Elle a été pionnière dans tous les domaines et occupe avec compétence tous les postes administratifs. Notre pays regorge certainement de femmes de qualité avec ou sans étiquette politique qui ont déjà fait leurs preuves dans des postes de responsabilité, et sans citer de nom, le choix est substantiel.
Le président Caïd Essebsi, qui reconnait qu’il n’a été élu que grâce aux voix de plus d’un million de femmes tunisiennes, ferait bien de s’inspirer de ce suffrage et non pas se contenter uniquement de palabre de reconnaissance.
Après avoir été obligée se supporter, circonstances oblige, l’incompétence notoire d’un Premier ministre ex-artificier repenti (Hamadi Jebali, Ndlr), puis d’un illuminé incapable de tenir un discours politique cohérent (Moncef Marzouki, Ndlr), la Tunisie ne se porterait pas plus mal si on lui donne l’occasion et la chance d’être dirigée par une femme. Ce serait aussi un formidable pied de nez aux forces obscurantistes qui manipulent le gouvernement dans les coulisses et une lueur d’espoir pour le pays.
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