La polémique sur la destruction de la maison du poète Abou Al-Kacem Chebbi, à Tozeur, pourrait aboutir à la création d’un musée dans cette ville du sud-ouest tunisien.
Depuis trois jours, les internautes et les médias dénoncent la destruction de la maison du célèbre poète tunisien dont 2 vers («Lorsqu’un jour le peuple veut vivre, force est pour le destin de répondre /Force est pour les ténèbres de se dissiper/ Force est pour les chaînes de se briser») ont été intégrés à l’hymne national tunisien.
Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, s’est invité dans la polémique et à posté ce commentaire sur son compte Facebook: «Je suis catastrophé par ce que j’apprends. C’est honteux, criminel et irrespectueux de la mémoire collective, des personnalités symboliques de notre pays. J’apprends à l’instant ce drame et en assurerai le suivi imminent. Quelle honte !».
Il faut savoir, cependant, que cette maison a été vendue depuis 20 ans, avant d’être rachetée par une personne qui l’a complètement rasée, il y a… 5 ans. Un proche du poète a indiqué aux médias qu’Abou Al-Kacem Chebbi n’a que très peu vécu dans cette maison et que celle où il a passé son enfance à Tozeur est toujours en possession des héritiers. «Ces derniers avaient d’ailleurs proposé au ministère des Affaires culturelles de la récupérer pour en faire un musée ou une maison de culture», a-t-il aussi indiqué.
Cette polémique sur une démolition qui remonte à plusieurs années aura au moins permis de penser à la création d’un musée consacré au poète national tunisien, disparu en 1934 à l’âge de 25 ans, suite à une myocardite.
Le dirigeant Nidaa Tounes, Lazhar Akremi, a indiqué que le président de la république, Béji Caïd Essebsi, lui a fait savoir, à l’issue de leur rencontre, hier, que la maison Chebbi sera transformée en musée.
Y. N.
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