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Quel partenariat entre les associations et les pouvoirs publics ?

Nabeul.

Lettre ouverte au gouverneur de Nabeul à propos de son refus d’octroyer une subvention à l’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere).

Par Dr Salem Sahli *

Monsieur le Gouverneur,

Le 27 avril 2016, l’Association d’éducation relative à l’environnement de Hammamet (Aere) a présenté à vos services, par l’intermédiaire de la délégation de Hammamet, une demande de subvention au titre de l’année 2016.

Après un parcours du combattant pour ramasser le mille-feuilles de paperasses demandés, nous avons pu enfin, deux mois et demi après le dépôt de la demande, avoir au téléphone madame S. F., chargée du dossier des subventions, pour s’enquérir des nouvelles de notre requête. Celle-ci nous notifie oralement le refus de la commission de nous attribuer une subvention en raison de l’insuffisance du budget alloué aux associations d’une part et du nombre important de demandes d’autre part.

Tout en regrettant le peu de cas réservé par le gouvernorat de Nabeul aux doléances des associations, ces faits appellent de notre part quelques remarques que nous vous livrons dans un esprit constructif.

1/ Les associations peinent à établir des relations parteneuriales avec les instances déconcentrées de l’Etat à savoir les municipalités et les gouvernorats. Leur compliquer les formalités administratives dessert ce partenariat escompté et éloigne davantage les associations des services de l’Etat.

2/ La commission régionale en charge de l’attribution des subventions aux associations fonctionne selon un système de «gestion maison». Nul n’est au courant des critères d’attribution des subventions, des montants octroyés, des modalités de suivi et d’évaluation des activités programmées, etc. Sa composition serait plus représentative et plus démocratique si elle comprenait des représentants de la société civile et son fonctionnement moins opaque si elle publiait régulièrement les comptes-rendus de ses réunions.

3/ Sur le fond, les relations entre les municipalités (les gouvernorats aussi) et les associations demeurent cristallisées sur le seul aspect financeur-financé. Or, une nouvelle approche est nécessaire afin d’asseoir une démarche partagée du développement local et régional. Cette nouvelle approche établie dans le cadre de relations d’écoute passe certes par la communication, la concertation, la prise en compte des propositions des associations, mais passe surtout par la contractualisation. Car, une véritable prise en compte des associations comme acteurs du développement local ne pourra être effective qu’à la condition de prendre sa source dans un contrat de partenariat négocié et accepté par les deux parties.

Voilà très brièvement quelques réflexions inspirées par le refus de vos services de nous octroyer une subvention au titre de l’année 2016. Nous les livrons en tant que contribution au débat sur ce que devrait être le partenariat entre la société civile et les pouvoirs publics.

Nous espérons que vos services daigneront reconsidérer leur décision relative à notre demande ou, à tout le moins, nous en informer par écrit et de façon motivée. Nous demeurons par ailleurs convaincus que le soutien apporté aux associations sert in fine l’intérêt général en renforçant leurs capacités à jouer pleinement leur rôle d’acteur du développement local.

* Secrétaire général de l’Aere.

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