Les habitants de Tataouine ont effectué une marche, dans la soirée du mardi 6 juin 2017, pour protester contre les déclarations faites dans la matinée par Imed Hammami.
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui a été envoyé par le chef du gouvernement Youssef Chahed dans cette ville du sud frontalière avec la Libye, pour négocier des solutions de sortie de crise avec les sit-inneurs d’El-Kamour, revendiquant des emplois dans les sociétés pétrolières dans la région, n’a pas vraiment cherché à calmer les esprits et à faire revenir les protestataires à de meilleurs sentiments.
Au contraire, droit dans ses bottes, le ministre a déclaré que le gouvernement n’a aucune nouvelle proposition à présenter aux sit-inneurs, ajoutant que des poursuites judiciaires seront engagées contre les éléments ayant commis des violences lors des troubles qu’a connus Tataouine et ses environs, le 22 mai dernier, par allusion au saccage et à l’incendie du district de sécurité et de plusieurs véhicules de la police, à l’attaque du dépôt de la garde nationale et du vol de plusieurs véhicules saisis à des contrebandiers, et aux autres actes de sabotage punis par la loi.
Ces déclarations, qui ont été faites lors de la cérémonie d’investiture du nouveau gouverneur, visent à envoyer le signal que l’Etat est déterminé à sévir contre les éléments manipulés et instrumentalisés par les barons de la contrebande et à rétablir son autorité dans la région. Elles ne vont certainement pas faciliter la tâche du nouveau responsable, qui vient de débarquer dans une ville en quasi rébellion.
La réponse des protestataires d’El-Kamour ne s’est pas fait attendre, puisqu’ils ont appelé à une marche nocturne de protestation, tout en affirmant la poursuite de leur action jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.
Il faut dire que leur mouvement, qui dure depuis plusieurs mois, ne bénéficie plus d’un véritable soutien populaire, surtout après la découverte des liens entre certains initiateurs des agitations dans la région et les chefs des réseaux de contrebande, dont plusieurs ont été arrêtés ces deux dernières semaines.
A. K.
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