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Levée des restrictions britanniques sur la Tunisie: Patience, patience…

Pour le chroniqueur de voyage Simon Calder, la levée partielle par le Foreign Office de l’interdiction de voyage en Tunisie n’est pas synonyme de reprise immédiate.

Par Marwan Chahla

Selon le célèbre expert, qui réagissait sur le site du quotidien britannique ‘‘The Independent’’, il faudra un certain temps pour que l’esprit du vacancier britannique ordinaire se calme et qu’il réalise que sa frilosité et sa décision de tourner le dos à la Tunisie, comme il l’a fait pendant plus de deux années, ont accordé aux terroristes une victoire facile sur un pays où le risque terroriste zéro ne pouvait exister…

Une interdiction de plus de deux années…

Le journaliste rappelle, à ce propos, cette déclaration de Tarek Aouadi, directeur du bureau Royaume-Uni de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), faite il y a un an et où le représentant tunisien expliquait qu’«interdire une destination adresse aux terroristes le signal qu’ils sont victorieux. Des vies humaines ont été perdues et la sécurité doit figurer à la tête de nos priorités. Mais, honnêtement, nous ne pensions que cela allait être aussi long…»

Ainsi, deux années et un mois depuis l’attaque contre l’hôtel Imperial Marhaba de Sousse, le ministère britannique des Affaires étrangères a décidé de lever son interdiction de voyage en Tunisie et de retirer la destination Tunisie de la liste des pays à éviter.

Alors que les vacanciers français, allemands et italiens ont déjà renoué en grands nombres avec la Tunisie, le marché britannique demeure crucial pour l’existence de plusieurs dizaines de milliers de citoyens tunisiens. Simon Calder rappelle qu’en 2014, près d’un demi-million de touristes du Royaume-Uni ont passé des vacances en Tunisie… Ces deux dernières années, «le nombre de visiteurs britanniques a chuté à presque zéro», écrit-il.

Le journaliste observe aussi qu’avec cette nouvelle décision du Foreign Office, du 26 juillet 2017, la conséquence pratique sera que la couverture-assurance des voyages en Tunisie pourra être immédiatement rétablie et les tour-operators pourront de nouveau organiser des voyages sur cette destination.

Cependant, selon Calder, les choses ne seront aussi simples que cela: attirer de nouveau le public britannique vers les belles plages méditerranéennes de Tunisie, les beaux paysages du désert tunisien et la riche culture de ce pays, tout cela nécessitera des années de travail –et non pas des mois, comme semblent le penser certains…

Simon Calder conseille la patience aux opérateurs du tourisme tunisien. 

Convaincre les cœurs et les esprits

Pour s’en convaincre, explique Simon Calder, il n’y a qu’à parcourir les posts qui circulent sur les réseaux sociaux britanniques. Le chroniqueur du ‘‘Independent’’ cite quelques commentaires de personnes réagissant à la levée de l’interdiction du FO: «Pensez à mettre votre gilet pare-balle en allant à la plage en Tunisie» et : «C’est vrai, j’aimais la Tunisie. A présent, j’ai bien peur que ce n’est plus fait pour moi. A mon avis, y aller reste trop risqué.»

Ce sont là certains des commentaires fréquents que Simon Calder a relevés et qui portent à croire que le retour des Britanniques en Tunisie ne serait pas pour demain…

Il y aurait beaucoup à faire pour reconquérir les cœurs et les esprits britanniques et la tâche ne sera pas facilitée par l’annonce mi-figue mi-raisin du FO, car le conseil de voyage de ce dernier ne s’est pas privé d’observations telles que: «Malgré certaines améliorations en matière de sécurité des frontières, la Tunisie a toujours une frontière commune avec la Libye qui reste poreuse; et dans ce pays voisin, la crise se poursuit, il y a absence totale de sécurité et les groupes islamistes terroristes continuent d’y opérer…»

«Tel que je vois les choses, écrit Simon Calder, quelques milliers de personnes qui aiment la Tunisie et le peuple tunisien se rendront en Tunisie, dans les mois à venir. Très certainement, pour les prochaines fêtes de Noël et du nouvel an, pour des vacances d’hiver ensoleillés et à des prix défiant la concurrence de destinations comme les Iles Canaries.»

Selon les prévisions de Calder, «un ou deux voyagistes tâteront le terrain vers février prochain, avec de petits programmes jusqu’aux vacances de Pâques. En mettant en vente des offres de vacances en cette période de l’année, ils pourront mieux évaluer les perspectives de la demande, avant de décider définitivement sur une reprise sérieuse. Et, bien évidemment, des prix bas seront un facteur déterminant pour cette reprise», conclut l’analyste, qui ajoute que les croisiéristes, qui sont par tempérament très conservateurs, ne se laisseront pas convaincre facilement…

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