L’affaire des stents pour malades cardiaques, vous vous en souvenez ! Les stents ce sont ces petits ressorts en métal, placés dans les artères pour éviter qu’elles ne se bouchent.
Sahbi Ben Fredj relance la polémique qui a fait l’actualité il y a un an. Dans un post publié sur sa page Facebook, ce jeudi 10 août 2017, me député Al Horra, médecin cardiologue de profession, dénonce la qualité des stents importés de Chine et d’Inde à bas prix et qui sont ensuite revendus à la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), 4 à 5 fois le prix de départ (entre 100 et 200 euros, soit entre 281 et 560 dinars).
Une marge énorme dont, selon lui, profitent certains intermédiaires, médecins et distributeurs. Des personnes qui sont aujourd’hui impliquées dans le «pourrissement» du secteur de la Santé publique, a-t-il dénoncé.
L’Association tunisienne de prévention des maladies cardiovasculaires et la Cnam ont élaboré un «guide de bonne pratique», où elles exigent la conformité des stents qui seront désormais utilisés aux standards internationaux (FDA ou encore HAS).
«Leur accord a été transféré au ministère de la Santé pour approbation depuis le mois de décembre 2016 mais la réponse, positive, n’est parvenue qu’en juillet dernier», précise-t-il.
Après avoir signé l’accord, la ministre de la Santé, Samira Meraï, a, selon M. Ben Fredj, cédé «aux pressions des lobbys et informé l’association que le texte de l’accord n’est pas acceptable. Une situation qui ne fait qu’augmenter les pertes, qui se chiffrent en millions de dinars à la Cnam».
L’affaire des stents périmés posés à des dizaines de malades a fait grand bruit il y a juste un an. Le ministère de la Santé à l’époque dirigé par Said Aidi avait incriminé 14 cliniques privés et 49 médecins, selon les premiers résultats de l’enquête de la direction de l’inspection générale relevant du ministère.
Selon cette enquête, les stents périmés ont été implantés sur 107 patients. Certains diront que Said Aidi a été «limogé» pour avoir tapé dans la fourmilière de la corruption. Les événements lui ont donné largement raison. Hélas ses détracteurs restent en place.
Hassen Mzoughi
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