L’Espérance et l’Etoile semblent de prime abord inaccessibles.
Le foot tunisien ne changera pas : déséquilibre flagrant des forces, crises permanentes, guerres des chefs et ambiance surchauffée, bref toujours les mêmes ingrédients.
Par Hassen Mzoughi
Difficile de cerner les contours de la Ligue 1 de football marquée du sceau de l’instabilité. Mais voyons tout de même la photo de famille.
Les difficultés de la majorité des clubs surgissent dès l’intersaison, moment crucial de leur programmation.
Excepté deux ou trois formations qui parviennent à garder le cap, les autres accusent déjà un retard évident.
L’Espérance sportive de Tunis (EST) et l’Etoile sportive du Sahel (ESS) semblent prendre, déjà, une avance consistante sur leurs rivaux classiques, le Club africain (CA) et le Club sportif sfaxien (CSS).
Espérance : la Ligue des champions, objectif suprême
Les «Sang et Or» affichent une force collective et une confiance sans faille. Ils ont gardé leur rythme compétitif à la faveur du championnat arabe. Aucune équipe n’a maintenu un tel niveau de préparation et une telle rigueur de travail. Les insuffisances dans tel ou tel poste (défense et attaque) seront gommées au fur et à mesure.
Cette saison est d’une importance capitale : l’EST de Hamdi Meddeb ne peut en aucun cas se contenter d’un titre de champion. La Ligue africaine des champions doit être l’objectif suprême des «Sang et or». Le coach Faouzi Benzarti est appelé à mener l’EST vers un 3e sacre continental.
L’ESS n’est pas loin de son rival numéro 1 en qualités individuelles. Le vice-champion de Tunisie conserve lui aussi sa cohésion d’ensemble. Il s’appuiera sur un effectif stabilisé et en même temps renforcé par des recrutements ciblés.
Si l’EST et l’ESS partent avec les faveurs du pronostic, deux prétendants classiques sont contraints à des choix de circonstances.
Le Club africain et le Club sportif sfaxien ont des atouts à faire valoir.
Interdit de recrutement par la Fifa, le CSS avance un projet d’équipe avec des jeunes talentueux issus pour la plupart du cru; tandis que le CA, s’enlisant dans une crise qui ne dit pas son nom, va recadrer son effectif (dégraissage et révision des salaires) mais les «Rouge et Blanc» ont cette qualité remarquable de pouvoir renaître de l’adversité.
Le championnat est-il crédible ?
Un championnat à sens unique, deux candidats inabordables, on ne le souhaite pas du tout mais au vu des forces en présence, la perspective d’un duel à deux semble logique.
Pour les «outsiders», la coupe de la CAF ou le championnat arabe (2 places sont désormais offertes aux clubs tunisiens) sont des motivations non négligeables. Dans ce groupe, on peut citer le CA, le CSS, mais aussi le Stade tunisien, de retour en Ligue 1 et qui s’est bien renforcé, l’Etoile sportive Métlaoui ou le Stade Gabésien qui ont un bon effectif.
Pour les autres clubs, c’est la même interrogation : ont-ils le souffle et les joueurs pour éviter les 3 dernières places synonymes de relégation?
Le championnat, c’est aussi une compétition qui a beaucoup perdu de sa crédibilité: arbitres faibles (certains étant susceptibles de fausser des résultats), une violence généralisée, des dirigeants qui se soucient comme de l’an quarante de l’état de l’infrastructure, une logistique approximative, une sécurité précaire dans nombre de stades, des spectateurs fanatisés, et par-dessus tout une énième bagarre Fédération tunisienne de football (FTF)-Etablissement de la télévision tunisienne (ETT) sur les droits TV.
L’exercice 2017-2018 va commencer le 15 septembre, mais les mêmes lacunes, les mêmes «frayeurs» pèsent sur les futurs débats. Ne rêvons pas, restons réalistes.
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