La feuille de route de l’Accord de Carthage engage-t-elle encore ses signataires?
L’Utica a mis a profit l’examen du projet de la Loi de finances 2018 pour présenter un ensemble de propositions multiformes et a tenu à les médiatiser.
Parmi les propositions de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) figure la suggestion de conclure ce que la centrale patronale appelle «un contrat de responsabilité et de résultats entre le gouvernement, les partis politiques, qui soutiennent le gouvernement, et les partenaires sociaux autour de valeurs et d’objectifs chiffrés est nécessaire».
Pour l’Utica, un tel contrat «permettrait le retour de l’Etat, la lutte contre la corruption, le rétablissement de la valeur travail et l’amélioration tangible et rapide de l’image du pays».
Pour les observateurs de la scène tunisienne, cette proposition paraît bizarre dans la mesure où la centrale patronale a, déjà, adhéré et signé l’«accord de Carthage» et à sa «feuille de route», établis par consensus en juin 2016, et qui sont à la base du gouvernement d’union nationale conduit par Youssef Chahed.
En vertu de cet accord, les parties signataires dont l’Utica, s’engagent à «soutenir le gouvernement d’union nationale, à combattre le terrorisme, à impulser l’emploi, à lutter contre le secteur informel, à réaliser la réforme de l’administration et à lutter contre la corruption, à mettre en place les politiques spécifiques pour lutter contre les inégalités au niveau du développement régional et à maîtriser les équilibres financiers sans omettre de mettre en œuvre une politique sociale adéquate».
Les questions qui se posent dès lors est de savoir si l’Utica parle de ce consensus-là ou d’un autre, qui resterait encore à établir, si elle mijoterait une sortie de l’Accord de Carthage ou si elle faisait seulement de la surenchère à ce propos pour rappeler à ses partenaires leurs engagements antérieurs? Affaire à suivre…
Khemaies Krimi
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