Silence, Maaloul et El Jari improvisent !
Le stage de deux semaines l’équipe de Tunisie à Doha ne sera d’aucun apport pour la préparation de la phase finale du Mondial 2018. Explications…
Par Hassen Mzoughi
L’équipe de Tunisie est à Doha, la capitale du Qatar. Elle y séjournera pendant deux semaines jusqu’au 18 janvier 2018. Ce séjour, destiné à «entretenir la forme physique des joueurs», selon les mots du coach Nabil Maaloul, sera ponctué d’un match test le 7 janvier face à Al Dahil, l’équipe de Youssef Msakni qui, se félicite le sélectionneur, «est intervenu auprès de ses dirigeants afin d’accepter la tenue de cette rencontre avec la Tunisie».
Où sont passés les matches annoncés ?
C’est, en somme, le monde à l’envers ! Ainsi, après avoir «espéré» jouer contre la sélection koweïtienne, et d’autres équipes avant de se rendre à Doha, l’entraîneur national a attendu l’intervention de l’un de ses joueurs auprès de son club pour obtenir un match-test qui se limitera en fin de compte à une simple revue d’effectif. Tout cela pour justifier un stage à l’étranger dont on a toujours du mal à voir l’utilité.
Début décembre, Maaloul et son compère Wadii El Jari, le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), ont affirmé avoir «mis au point un plan de préparation digne de la Coupe du monde». Les deux hommes ont avancé des noms de sparring partners de haut niveau comme le Bayern, le PSG – qui iraient au Qatar à la même période –, la Russie, la Hollande, l’Italie, la Pologne, le Portugal voire l’Espagne.
Un mois après le tirage au sort du Mondial 2018 en Russie, ce plan n’a pas encore vu le jour.
Aucune officialisation des matchs amicaux notamment ceux de mars qui seront déterminants surtout pour les nouveaux joueurs, les binationaux en tête, au cas où ils seraient de la partie.
On serait tenté de dire que ces «matches de préparation» ne sont finalement qu’une vue de l’esprit du sélectionneur.
Le cas des binationaux est assez significatif. En novembre, Maaloul a donné des assurances quant à l’accord de 3 joueurs pour venir en sélection. Aujourd hui, il y a encore doute alors que le 4e joueur pressenti, Rani Khedira, a refusé de porter le maillot tunisien. Cela veut dire qu’on s’est trop avancé, croyant naïvement que l’affaire est dans la poche.
Tout cela traduit un incommensurable dans la gestion des affaires de la sélection tunisienne de football et, surtout, beaucoup d’improvisation et d’amateurisme, qui sont peu rassurants à 6 quelque mois du début de la grande joute du football mondial dont la Tunisie sera l’un des acteurs.
Nous l’avons dit et nous le redisons : pour le moment il n’y a aucun programme de préparation établi noir sur blanc en vue du Mondial 2018, n’en déplaise à l’entraîneur national qui s’est contenté ces derniers temps de dire le contraire via des médias complaisants, sans donner les grandes lignes de son plan de travail au cours des 6 prochains mois. La preuve, il n’a pas convoqué une conférence de presse pour en parler. C’est tout dire…
La joie de la qualification, et après ?
Maaloul dessert la sélection et les clubs
Le rassemblement actuel dans la capitale qatarie est-il si urgent ? Pourquoi maintenant, juste au terme d’une première phase du championnat très dure pour les jambes des joueurs et accompagnée de blessures à la suite d’un calendrier chaotique imposé par le sélectionneur au bureau fédéral? Et pourquoi deux semaines pour des «tests» physiques dans un centre spécialisé à Doha?
Maaloul avait certes fait allusion, fin novembre, à un grand tournoi dans la capitale qatarie. Dans ce cas, le stage de Doha se justifiait face à des sparring-partners qui valaient le déplacement. Finalement, il n’en a rien été. Tout le monde savait d’ailleurs qu’il n’y avait aucun match-test de conclu, et le «galop d’entraînement» face à Al Dahil n’a, du reste, aucun intérêt.
Le plus curieux c’est cette volonté de Maaloul de se substituer aux clubs. A prendre tout en charge, à soigner le moral des joueurs, ou à protéger d’autres, perturbant au passage la préparation des clubs.
Lors de cette trêve hivernale, les entraîneurs – notamment des 4 clubs pourvoyeurs d’internationaux – avaient besoin de tout leur effectif sous la main pour pouvoir mettre en application leur plan de préparation en vue d’une seconde phase de la saison encore plus intense que la première car devant se terminer en mai prochain.
Le stage de Doha se terminera dans 12 jours, soit 3 jours avant la reprise du championnat de Tunisie, et on ne peut pas dire que Maaloul a rendu service aux clubs en les privant sans motif valable de leurs joueurs. Ni rendu service non plus à l’équipe Tunisie, qui rentrera de Doha aussi désarticulée et désunie qu’elle y était partie.
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