Le Conseil des chambres mixtes (CCM) a organisé à Tunis, le lundi 29 janvier 2018, un petit-déjeuner débat sur «la stratégie de l’industrie tunisienne, opportunités et défis».
La rencontre a été marquée par la présence de Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PMEs, des représentants des ambassades étrangères en Tunisie, des opérateurs des secteurs public et privé, ainsi que les représentants des chambres mixtes en Tunisie.
Fouad Lakhoua, président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) et du CMM, a ouvert le débat en mettant en exergue l’importance de soutenir les industriels, notamment les PMEs, qui sont confrontés à une conjoncture économique difficile, tout en soulignant l’urgence de mettre en œuvre les réformes nécessaires en vue d’améliorer le climat de l’investissement.
Mehdi Ben Abdallah, Slim Feriani et Fouad Lakhoua.
Mehdi Ben Abdallah, Président de la Chambre de commerce tuniso-britannique, a estimé, de son côté, que la Tunisie a des atouts indéniables pour réussir aussi bien sa transition démocratique que sa transformation économique, mais elle a besoin de courage et d’abnégation. Il a mis en avant en particulier l’importance de soutenir le dynamisme et l’énergie des nouvelles générations qui nous peuvent aider à l’émergence d’un tissu entrepreneurial innovant et motivant. Et dans ce contexte il a donné la parole à deux groupes de jeunes étudiants de l’école TBS, l’un vainqueur la compétition Hult Prize de son université et qui va aller à Boston en mars pour représenter la Tunisie aux demi-finales régionales, et le second groupe a gagné la 11e édition de la compétition régionale de Injaz et ramené le prix de Meilleure jeune entreprise de l’année au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
Slim Feriani a fait savoir que le secteur privé et principalement les PMEs jouent un rôle important dans l’économie tunisienne et que le gouvernement assume surtout le rôle de régulateur et facilitateur. Il a rappelé qu’aujourd’hui les industries manufacturières représentent 90% de nos exportations, les autres 10% sont représentés par les hydrocarbures et d’autres secteurs. Le textile-habillement reste parmi les 3 principaux secteurs exportateurs.
Mehdi Ben Abdallah.
En ce qui concerne la stratégie de l’industrie, le ministre de l’Industrie et des PMEs a souligné l’importance de valoriser le travail, préserver l’existant et renforcer les programmes qui ont déjà été mis en place. Parmi les priorités, il a cité l’amélioration du climat des affaires, rappelant à cet égard que 2000 PMEs européennes opèrent dans le secteur de l’industrie en Tunisie, ce qui témoigne la solidité de cet environnement, mais, à-t-il ajouté, il faut progresser dans la simplification des procédures administratives, soutenir la promotion des technopoles, et renforcer la mise en place de programmes de coopération notamment avec la GIZ, USAID, AFD, la Banque africaine de développement (BAD), et autres institutions. Il faut aussi valoriser l’entrepreneuriat spécialement chez les jeunes, a souligné le ministre, en rappelant les 5 secteurs prioritaires inclus dans la stratégie de l’industrie : l’agroalimentaire, le textile, l’automobile et l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique et l’industrie 4.0.
Slim Feriani.
Ibrahim Debache, président de la Chambre de commerce tuniso-allemande (AHK), a modéré le débat avec l’audience, qui a permis d’aborder plusieurs sujets d’intérêts tels que le Start Up Act, les technopoles, les parcs industriels, la protection des données, les accords de libre-échange, la compétitivité, ou encore le soutien aux PMEs et à l’entrepreneuriat.
Concernant le Start Up Act et le soutien aux PMEs, M. Feriani a souligné la nécessité d’encourager la finance alternative, le marché du capital investissement étant petit. Il a ajouté que le ministère est en train de travailler sur un projet de lois de Crowdfunding, et qu’un programme de financement pour la restructuration des PMEs d’une valeur de 100 millions de dinars tunisiens (MDT) sur 3 ans, et 150 MDT pour l’année d’après est en train d’être élaboré.
Ibrahim Debache.
S’agissant des opportunités que pourrait offrir le Brexit, le ministre a indiqué qu’il y a plusieurs secteurs dans lesquels on peut se positionner et qu’une commission mixte avec le Royaume Uni a été créée afin d’explorer et faciliter les opportunités d’échanges commerciaux.
Un fond de promotion pour l’huile d’olive conditionnée de plusieurs millions de dinars a aussi été mis en place sous tutelle du ministère de l’Industrie pour encourager l’exportation de ce produit phare des exportations tunisiennes.
I. B. (avec communiqué).
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