Oasis de Chenini.
À Gabès, unique oasis maritime de la Méditerranée, la fragmentation du territoire, l’urbanisation et la pollution ont provoqué une «spirale vicieuse de dégradation». Mais malgré ces pressions sur les ressources, l’oasis a su résister grâce au système de culture à étages et d’élevage.
Les oasis sont un écosystème dans lequel un équilibre entre ressources et production doit être maintenu. Étendre à l’excès la surface cultivable ou les remplacer par des constructions risque à terme de faire disparaître ces écoles du développement durable. Malgré ces pressions, les études montrent, en effet, que les oasis sont adaptées au monde moderne et qu’elles seront l’une des clés de l’adaptation au changement climatique.
Pressions sur les ressources et ingéniosité des agriculteurs
À Gabès, unique oasis maritime de la Méditerranée, la fragmentation du territoire, l’urbanisation et la pollution ont provoqué une «spirale vicieuse de dégradation», de l’aveu même du gouvernement tunisien(1).
À partir des années 1970, la ville a vu l’arrivée des industries du phosphate et l’extension de l’irrigation.
Malgré ces pressions sur les ressources, l’oasis de Gabès a su résister : les agriculteurs ont mis en place un système de culture à étages et d’élevage leur permettant de maintenir leur activité. Il en résulte un écosystème unique, riche en espèces végétales et indispensable à la faune locale et aux migrateurs.
Le développement doit se faire sur la qualité davantage que sur la quantité. Les projets de labellisation, d’agriculture bio, d’activités éco-touristiques, de valorisation des produits du terroir et d’artisanat se sont multipliés ces dernières années, souvent appuyées par l’État ou des bailleurs de fonds étrangers.
Agriculture durable et activités innovantes
C’est le cas de la ferme pédagogique de l’UTAIM, de la réhabilitation des parcelles abandonnées à Chenini et à Metouia ou encore de l’action d’entretien des drains à Chenini et à Gabès; toutes soutenues par l’Union européenne (UE) à travers le Projet de gouvernance environnementale de Gabès (PGE-Gabès), financé par l’UE et mis en œuvre par Expertise France.
Ces initiatives montrent que pour survivre, l’oasis doit offrir de meilleures conditions économiques et sociales aux à ses habitants.
Mais, la situation de Gabès montre que la persistance d’une activité industrielle polluante n’est pas compatible avec la préservation de cet écosystème.
Pour en savoir plus, on peut consulter l’article d’Irène Carpentier (chercheuse à la Sorbonne et à l’IRMC) : «Les oasis en Afrique du Nord : dynamiques territoriales et durabilité des systèmes de production agricole».
Source : ‘‘PGE-Gabès Newsletter’’, avril 2018.
Note :
1) ‘‘Stratégie de Développement Durable des Oasis en Tunisie (mars 2015)’’.
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