La chambre d’accusation près du trubinal militaire de Tunis a décidé, aujourd’hui, mardi 22 mai 2018, de transférer l’affaire de l’homme d’affaires Chafik Jarraya à la chambre criminelle près du même tribunal.
Cela fait une année, presque jour pour jour, que cet affairiste, baron de la contrebande et grande figure de la corruption politique, a été arrêté dans le cadre de la campagne de lutte contre la corruption et la contrebande lancée par le chef du gouvernement d’union nationale, Youssef Chahed.
Impliqué dans plusieurs affaires de faux et usage de faux et de corruption de fonctionnaires publics, cet homme qui émargeait sur l’ancien clan au pouvoir, les Ben Ali et les Trabelsi, dont il était l’un des serviteurs zélés, est également poursuivi par le tribunal militaire de Tunis pour atteinte à la sécurité publique, trahison et intelligence avec une armée étrangère, par allusion aux groupes armées islamistes libyens, dont il était très proche.
L’homme, qui avait ses entrées, ses amitiés et ses obligés, au sein des deux partis de la majorité, Nidaa Tounes et Ennahdha, était également très introduit dans les milieux médiatiques, finançait plusieurs médias et soudoyait de nombreux journalistes.
Les investigations dans le cadre de cette affaire ont permis d’identifier certains de ses complices présumés dans le milieu des affaires, mais aussi dans les hautes sphères de l’Etat, notamment Imed Achour, ancien directeur général des services spéciaux, et Saber Laajili, ancien chef de la brigade antiterroriste, tous deux arrêtés et poursuivis par le tribunal militaire.
Par ailleurs, trois anciens ministres de l’Intérieur ont été entendus dans le cadre de cette affaire, Ali Larayedh, Hedi Majdoub et Najem Gharsalli. Ce dernier, magistrat de son état, a même vu son immunité judiciaire levée par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Il a été interrogé plusieurs fois et il reste à la disposition des enquêteurs.
I. B.
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