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‘‘Ali Chouerreb’’ : Bandit légendaire ou éducateur ? (vidéo)

Chouerreb, le bandit au grand cœur, passionne les téléspectateurs tunisiens et, surtout, les divise. Doit-on préserver nos enfants de l’influence néfaste d’un trafiquant de drogue bagarreur qui incite les enfants à réussir leurs scolarité pour devenir de vrais hommes respectés.

Par Zina Chebbi

Le feuilleton tunisien ‘‘Ali Chouerreb’’ – diffusé sur la chaîne Attessia – a créé une grande polémique sur la scène culturelle et publique bien avant sa diffusion, et pour cause; les détracteurs de l’œuvre estiment que donner gloire à un effroyable bandit aurait un effet néfaste sur le public du petit écran et surtout les jeunes d’entre eux.

Le feuilleton a été descendu par de sévères critiques sur les réseaux sociaux où même quelques personnalités publiques, à l’instar de l’universitaire Raja Ben Slama, directrice générale de la Bibliothèque nationale, ont pris part au débat en appelant les parents à «préserver» leurs enfants d’une telle influence qui serait, toujours selon l’intéressée, fatales aux jeunes.

Malgré toute cette vague, Ali Chouerreb a réussi à attirer l’attention du téléspectateur tunisien chiffres à l’appui ; les statistiques émis mardi 22 mai 2018 par le bureau d’études MédiaScan ont démontré que la grille d’Attessia TV a dépassé, de loin, les autres chaînes tunisiennes et ce, entre autres, grâce à ‘‘Ali Chouerreb’’ qui remporte la partie haut la main avec un taux de pénétration de 48,6%.

Au fil des épisodes, le personnage Chouerreb – inspiré d’une histoire vraie – s’est montré d’une rare sensibilité surtout à l’égard des femmes et des enfants; un bandit qui trafique de la drogue mais qui se soucis de ce que ressent sa mère ou encore sa petite-amie.

Un vagabond qui cherche, par tous les moyens, à rendre fières les femmes de sa vie et qui s’implique dans l’éducation des enfants de son quartier pour que leur sort ne soit pas comme le sien.

L’épisode du soir du mercredi 23 mai a révélé un dialogue profond entre Chouerreb et un jeune adolescent qui a révélé au bandit son ambition suprême une fois adulte : devenir un voyou que tout le monde respecte. À cette réplique, le personnage principal s’est lancé d’un monologue réformateur où il a expliqué que seules les personnes éduquées et cultivées sont réellement respectées et que les bandits ne dégagent que méfiance et peur.

Attessia a misé fort sur ce feuilleton et a pris de grands risques en choisissant de travailler sur une personnalité polémique que certains accusent de pédophilie et d’autres torts alors que d’autres affirment qu’Ali Chouerreb n’était que le fruit d’un monde où l’injustice ne laissait le choix à personne et qu’il, Chouerreb, n’a jamais porté atteinte à un enfant ou à une femme.

Un traitement clair et direct du fléau de la violence qui a causé à ce même feuilleton tant de critiques est venu faire taire plusieurs voix… Le même Tunisien qui admire des séries mondiales comme les ‘‘Peaky Blinders’’, ‘‘Narcos’’, ‘‘Casa De Papel’’ ou encore ‘‘Orange Is The New Black’’ ne peut pas aujourd’hui nier que l’art et la création ne peuvent être limités et surtout par des principes inspirés par des mœurs révolues…

 

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