L’époux de l’Allemande/les députés et activistes islamistes en renfort au port.
Une ressortissante allemande, portant le voile intégral, a été interdite d’entrée sur le territoire tunisien, hier soir, jeudi 31 mai 2018. Elle a été refoulée au port de la Goulette.
Plusieurs versions ont circulé sur cette affaire d’autant que les députés islamistes Imed Daïmi et Yassine Ayari, accompagnés de l’avocat Seifeddine Makhlouf, et même les agitateurs radicaux Adel Almi et Imed Dghij, sont intervenus et entrés dans la salle d’embarquement pour régler l’affaire et faire entrer la dame, épouse d’un Tunisien, Khalil, ingénieur de son état, et qui a été récemment expulsé d’Allemagne pour suspicions de lien avec le terrorisme, et interdit de voyage en Tunisie.
Ces derniers accusent la police d’avoir maltraité la niqabée et d’avoir porté atteinte à ses droits en l’ayant empêchée de rejoindre son époux et ses enfants.
Des pages islamistes ont d’ailleurs fait circuler une photo d’une dame blessée portant le niqab, prétendant qu’il s’agit de l’Allemande. Il s’est avéré que la photo n’a aucun lien avec l’affaire : il s’agit d’un cliché d’une Saoudienne qui a été battue par son mari…
Seifeddine Makhlouf et l’époux interdit de voyage.
De son côté, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué, dans la nuit du jeudi à vendredi 1er juin 2018, en confirmant que la police des frontières a expulsé l’Allemande pour raison de sécurité car la dame est, elle aussi, suspectée de terrorisme : «Elle a été interdite d’entrée sur le territoire tunisien et reconduite à son pays. Cela s’est passé dans le respect des droits de l’Homme», précise le ministère.
La même source ajoute que l’époux de l’expulsée s’est rendu au port et a menacé de se jeter à la mer, si sa femme ne le rejoint pas. Il est également accusé d’avoir verbalement agressé les agents. Il et a été maintenu libre mais il comparaîtra, le 4 juin 2018, pour répondre de son acte.
Le député Imed Daïmi a assuré avoir contacté le directeur de la sûreté nationale et que la ressortissante allemande reviendra aujourd’hui et pourra entrer en Tunisie et voir ses enfants. De son côté, Me Makhlouf a assuré que le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem cherche la guerre avec sa politique des deux poids deux mesures.
«S’il ne la laisse pas entrer en Tunisie, il y aura une tragédie dans le pays et ce sera pour nous une affaire personnelle avec Brahem», a-t-il dit, sur un ton menaçant. Reste à savoir ce qu’entend par les mots «guerre» et «tragédie» l’avocat des suspects liés au terrorisme !
Y. N.
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