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‘‘Black Mirror’’ devient une réalité sociale en Chine

La célèbre série Netflix ‘‘Black Mirror’’ devient réalité en Chine où la «note sociale» des habitants affecte l’accès au logement, aux transports et à la vie sociale.

Par Imed Bahri

Dans un épisode de la série sortie l’année dernière, Bryce Dallas Howard incarne Lacie, une femme cherchant à raviver l’amitié avec son amie d’enfance. Il s’agit d’une création sortie de l’esprit de Charlie Brooker dans laquelle le classement social de Lacie est décidé par la technologie et noté par les personnes avec qui elle a interagi par les biais de leurs téléphones. Pour chaque interaction, les personnes se notent de zéro à cinq. Avoir un bon score (plus de quatre points cinq sur cinq) signifie que Lacie serait éligible à la location d’un appartement de luxe dans une résidence privatisée. Si elle perd son sang-froid avec un serveur ou un vendeur ou si elle fréquente des personnes ayant des scores plus bas, son score diminuerait, l’excluant des endroits les plus raffinés de la société.

Plusieurs journaux rapportent l’histoire du «crédit sésame», une notation, un «crédit personnel» associée à Alipay qui est la principale forme de paiement mobile en Chine et le schéma de ce crédit (aussi appelé crédit Zhima) semble étrangement similaire à celui de Black Mirror.

Les utilisateurs recevront un score entre 350 (faible) et 950 (élevé), et récompenseront ceux ayant de «bons» scores avec des avantages diverses et variés. Rembourser des dettes vous donnera une bonne note mais aussi plusieurs autres facteurs auront un impact sur votre note tels que les produits que vous choisissez d’acheter et surtout votre entourage et cercle social.

Dans un article sur internet, une personne explique qu’elle a utilisé le système en août et qu’elle s’est immédiatement vu attribuer une note «faible» de 550, ce qui signifiait qu’elle devait payer une caution de 30 $ afin de pouvoir louer un vélo au prix de 15 centimes… Elle a également dû verser des cautions pour réserver des chambres d’hôtels ou louer des GoPros et des parasols gratuits. «J’ai appartenu à la classe sociale numérique marginale», écrit l’auteur. Le système du «crédit sésame» est intégré à la liste noire du gouvernement chinois, comme l’a découvert un journaliste. Même s’il n’avait jamais fait de demande de crédit, il possédait une note qui en faisait un «citoyen de seconde zone». Comme il le décrit : «Il m’était interdit de voyager, je ne pouvais réserver que des tickets dans les trains les plus lents, je ne pouvais pas acheter certains biens de consommation ou rester dans des hôtels de luxe.» Ceux qui ont des scores élevés sont plus avantagés : Lazarus lui, qui avec 722 points, a accès à «des conditions favorables sur les prêts et la location d’appartements ainsi que l’accès à plusieurs applications de rencontres. Avec quelques dizaines de points de plus, il pourrait obtenir un visa simplifié pour le Luxembourg.»

Charlie Brooker s’inspire-t-il de la réalité dans la série Black Mirror ou la réalité s’inspire-t-elle de Black Mirror ? Le futur nous le dira…

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