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Tunisie : Rôle de l’institut Nebras dans la lutte contre la torture

L’Institut tunisien de réhabilitation des survivants de la torture, Nebras, commémore cette année, le 26 juin 2018, la journée internationale de soutien aux victimes de la torture, en signant un protocole d’entente avec l’Instance nationale de prévention contre la torture (INPT).

Nebras saisit cette occasion pour appeler à plus d’efforts au niveau de l’intervention de l’Etat en matière de réhabilitation des survivants de la torture.

Depuis sa création en juillet 2014, Nebras a pu affirmer son positionnement à travers le rôle qu’il joue d’une part dans la réhabilitation des survivants de la torture pour que ces derniers jouissent de leurs droits à la santé et à la dignité, et d’autre part par les efforts qu’il déploie dans la prévention contre la torture et toutes les formes de traitements dégradants.

Nebras a fourni un cadre et un espace appropriés pour la réhabilitation des victimes tunisiennes, grâce aux compétences des psychiatres, psychologues physiothérapeutes et médecins expérimentés ayant reçu une formation spécialisée dans le domaine de la réhabilitation et du traitement des victimes de la torture.

Toutes ces compétences ont contribué aux efforts de l’Institut afin d’assurer son succès dans la réhabilitation des survivants de la torture, dans le cadre de l’accord de coopération avec le ministère de la Santé.

L’Institut assure également l’orientation sociale et l’accompagnement pour la réintégration des survivants de la torture dans la société, et ce en coopération avec des centres de promotion sociale dans le cadre d’une convention de coopération avec le ministère des Affaires sociales signée le 23 juin 2016.

Un accord de coopération a été également signé le 26 avril 2018 entre l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et l’Institut Nebras pour la réhabilitation des survivants de la torture et leur accompagnement durant le processus de la justice transitionnelle.

Une reconnaissance internationale

Nebras est le premier institut en Tunisie dans le domaine de la réhabilitation, ce qui lui permis de collaborer et de coopérer avec de nombreuses parties à l’instar des composantes de la société civile, des instances gouvernementales et non gouvernementales ainsi que toutes les parties concernées par la question de la torture et de la réhabilitation.

À la lumière des services de réhabilitation présentés par Nebras, le Comité international contre la torture (CAT) l’a qualifié dans ses recommandations sur la prévention de la torture, comme étant la première initiative tunisienne pour la réhabilitation des victimes de la torture.

Cinq années d’expérience, et de travail dans le domaine de la réhabilitation ont permis de reconnaître le rôle important joué par Nebras et cette reconnaissance a été traduite par un projet pilote en partenariat avec le Bureau des Nations Unies pour le soutien de la Libye, à travers lequel l’Institut est appelé à fournir des soins psychologiques aux victimes de la torture des ressortissants libyens.

Il est à noter qu’un accord de coopération a été signé également entre l’Organisation internationale des migrants (OIM) et Nebras afin d’intégrer la catégorie des immigrés dans les bénéficiaires des services de cet Institut.

Par ailleurs, dans le cadre d’un projet conjoint avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’Institut tunisien a touché une nouvelle catégorie de bénéficiaires, à savoir les femmes et les filles victimes de violence. Ce programme est venu à la demande du FNUAP en reconnaissance du rôle important joué par Nebras dans le domaine de la réhabilitation et la formation.

Un appel et des recommandations urgentes

Ces actions et cette reconnaissance internationale a permis à Nebras de figurer parmi les signataires du protocole d’entente avec l’INPT. Ce protocole établit un cadre d’intervention en matière de protection, de prévention et de lutte contre la torture et toute forme de traitement dégradant.

Toutefois, Nebras espère une application plus exhaustive de la convention des Nations Unies contre la torture en rappelant que la réhabilitation nécessite plus d’effort au niveau de l’intervention de l’Etat et de ses institutions comme les ministères de la Santé, des Affaires sociales, et de la Justice et ce à travers l’application des conventions, l’adaptation de la législation, sans oublier les moyens qui devront être consacrés d’urgence pour le succès du processus de réhabilitation et de réintégration de tous les survivants de la torture en Tunisie.

Source : communiqué.

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