Ghazi Chaouachi, secrétaire général du Courant démocratique (Attayar), a indiqué que le montage effectué par Nessma TV dans l’entretien que lui a accordé le président de la république, Béji Caïd Essebsi, est un vrai scandale.
De passage à « La Matinale » de Shems FM aujourd’hui, mercredi 18 juillet 2018, le député de l’opposition a estimé que le chef de l’Etat a choisi de donner un entretien à une chaîne considérée comme illégale par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), alors qu’il aurait été préférable pour lui de s’adresser au peuple tunisien à travers une chaîne publique.
«Je considère que le montage effectué dans l’entretien du président est un vrai scandale. Cela voudrait-il dire que le président a dit des choses mais qu’il s’est finalement rétracté? Est-ce que la chaîne a refusé de rapporter fidèlement aux citoyens les paroles du chef de l’Etat?», s’est-il demandé.
Ghazi Chaouachi a, par ailleurs, indiqué que le président de la république a choisi de prendre le parti de son fils, Hafedh, directeur exécutif de Nidaa Tounes, dans le différend opposant ce dernier au chef du gouvernement Youssef Chahed, et de ne pas assumer ses responsabilités constitutionnelles pour résoudre la crise politique en utilisant l’article 99 de la nouvelle constitution. Cela veut dire que le député estime que la crise ne saurait être résolue sans le départ du chef du gouvernement Youssef Chahed.
L’article 99 stipule, en effet, que «le président de la république peut demander à l’Assemblée des représentants du peuple de procéder à un vote de confiance au gouvernement, au maximum 2 fois pendant le mandat présidentiel. Le vote se fait à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple. Si cette dernière ne renouvelle pas sa confiance au gouvernement, il est considéré démissionnaire, et le président de la république se charge de désigner la personnalité la plus apte à former un gouvernement dans un délai de 30 jours conformément aux paragraphes 1, 5 et 6 de l’article 89».
Le chef de l’Etat veut se débarrasser du chef du gouvernement et il l’a ouvertement dit dans l’entretien de Nessma, mais l’écueil auquel il fait face et qui l’empêche d’utiliser ce fameux article 99, c’est que M. Chahed a recouru 2 fois au vote de confiance de l’Assemblée, en 2016 et en 2017, et, il ne peut y avoir, légalement, un 3e vote avant la fin de la législature, en 2019. C’est ce que M. Chaouachi, ci-devant avocat, et donc homme de droit, a omis de dire.
Par ailleurs, et sur un autre plan, le député de l’opposition a estimé que Béji Caïd Essebsi est devenu aujourd’hui un obstacle dans le processus démocratique en Tunisie.
E. B. A.
Akremi : Guéguerre futile où Caïd Essebsi se range du côté de son fils
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