Les extrémistes religieux ont pris d’assaut hier, vendredi 3 août 2018, l’avenue Habib Bourguiba, artère principale de Tunis, pour une prière en pleine rue pour nous rappeler les mêmes pratiques qui se produisaient lors du sinistre règne d’Ennahdha en 2012.
Par Imed Bahri
La colère contre le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) n’était qu’un prétexte pour les extrémistes religieux pour faire leur come-back et revenir au devant de la scène.
Ce fut également un prétexte pour le politicien populiste Hechmi Hamdi pour retourner au devant de la scène. L’instrumentalisation religieuse et politique battait son plein.
Ne pas abandonner les rues aux extrémistes religieux
Les réactions des observateurs avertis et des citoyens fusent; ils dénoncent cette prière plus folklorique que religieuse et somment le nouveau ministre de l’Intérieur Hichem Fourati de réagir et de ne pas abandonner les rues aux extrémistes religieux. L’image du pays peut être écornée, des touristes étaient attirés en voyant les barbus en qamis occuper l’artère principale de la capitale.
Le juriste et éditorialiste Chedly Mamoghli a écrit sur sa page facebook en mettant l’accent sur la différence dans la conception de l’islam: «Leur islam est exhibitionnisme et prières de rue, notre Islam est spiritualité et tolérance. Ils prient pour les Hommes, nous prions pour Dieu.»
Les qamis sont blancs et les cœurs sont noirs
L’intermédiaire Youssef Zarrouk a réagi non sans un air chevaleresque: «Les qamis sont blancs et les cœurs sont noirs. Comme leurs desseins. L’avenue Habib Bourguiba n’est pas un lieu de prières et de soumission, mais l’avenue d’où a fusé le mot d’ordre de la révolution : dégage. Alors dégagez de l’avenue qui porte le nom de notre libérateur, vous puez la rancœur et la rancune, en cela vous n’êtes pas de bons musulmans. Suivez au moins l’exemple de votre maître Erdogan qui n’a pas touché à l’image d’Atatürk. Bourguiba est le père de la Tunisie moderne, il restera toujours sur son piédestal, jamais vous ne pourrez écorner son image, elle est dans le cœur de tous les Tunisiens. Vive Bourguiba ! Vive la Tunisie !»
Parade des extrémistes religieux hier, à Sfax, contre les droits et les libertés.
L’universitaire très actif sur les réseaux sociaux Ali Gannoun cinglant : «Les Tunisiens ‘‘hamidistes’’ (par référence à Hechmi Hamdi venu spécialement de Londres pour l’occasion, Ndlr) ont inventé la prière de l’escroquerie. Elle ne se passe pas dans une mosquée mais dans l’Avenue Bourguiba après l’avoir fermée à la circulation. C’est la seule prière où les fidèles mettent leurs fesses en relief pour montrer qu’ils réfléchissent avec!»
Habib Ben Fredj, autre universitaire: «Prier dans la rue est indécent, impoli, vulgaire et obscène, car la foi est quelque chose de personnel et d’intime. C’est comme si quelqu’un qui se promène dans la rue, décidait de montrer sa quéquette à tout le monde ! Qu’attend le nouveau ministre de l’Intérieur pour faire respecter l’ordre public?»
Une remarque à sa place car de part et d’autre de l’avenue Bourguiba, il y a des bars, des hôtels et des passantes qui portent des mini-jupes, les conditions requises pour prier sont-elles réunies?
Notons qu’à Tunis et à Sfax, depuis que ces deux plus grandes villes sont dirigées par des maires islamistes (Ennahdha), les extrémistes (dont les salafistes), qui se faisaient discrets avant, resurgissent et occupent de nouveau la place publique.
Sur l’avenue Bourguiba souillée, la vermine daechienne parade
Les «Khwenjia» ont changé la conception tunisienne de l’islam
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