Des journalistes et des activistes de la société civile ont manifesté hier, lundi 26 novembre 2018, au centre-ville de Tunis, contre la visite du prince héritier d’Arabie-saoudite, Mohamed Ben Salman.
Hier en fin de journée, à l’avenue Habib Bourguiba, les militants ont tenu à rappeler au président de la république, Beji Caïd Essebsi, que Ben Salman, attendu aujourd’hui, à Tunis, est un ennemi des droits de l’Homme et que sa visite en Tunisie est perçue comme une provocation.
«La Tunisie est un pays de droit et de liberté. Ici nous sommes en démocratie, on ne peut accueillir à bras ouverts ce prince, alors que des milliers de Yéménites sont morts, blessés et vivent dans la famine et que la situation des droits de l’homme en Arabie saoudite est inquiétante à cause du régime dictatorial», déplorent les manifestants, en rappelant l’odieux assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre dernier, au consulat d’Arabie-saoudite à Istanbul.
Devant le théâtre municipal de Tunis, la « Brigade de clowns artivistes » a mis en scène les dépassements et abus de ce prince héritier en insistant sur les droits de la femme, également bafoués dans ce pays, malgré l’affichage de la communication officielle erronée et mensongère.
Parmi les manifestants, un jeune homme déguisé en Ben Salman, portant des jambes (en plastique) et une valise. Il voulait rappeler la barbarie de ceux qui ont commandité et tué Khashoggi, après l’avoir torturé. Selon l’enquête turque, on aurait ensuite dissout son corps dans de l’acide avant de tout jeter dans les canalisations…
C’est pour dire non à cette barbarie et à celui qui aujourd’hui l’incarne que les manifestants ont été nombreux hier au centre-ville de Tunis. Ils voulaient aussi rappeler que la Tunisie est un pays libre, un pays où les droits de l’Homme sont une ligne rouge à ne pas franchir.
Y. N.
SNJT : Rassemblement des journalistes contre la visite de Ben Salman
Affaire Khashoggi : La CIA accuse Mohamed Ben Salman d’être le commanditaire
Donnez votre avis