Les panneaux publicitaires et de signalisation sur les routes ou dans les espaces urbains devront être désormais en langue arabe, estime le bloc parlementaire du mouvement islamiste Ennahdha qui, à l’approche des élections, sort son arme fatale: la question identitaire.
Ce bloc a présenté aujourd’hui, jeudi 24 janvier 2019, une initiative législative à ce sujet, lors d’une conférence de presse, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
«Nous obligerons les autorités tunisiennes à utiliser seulement la langue arabe. En ce qui concerne l’éducation, à chaue niveau de l’enseignement, il doit y avoir, pour commencer, au moins une matière matière enseignée en arabe. Le gouvernement doit préparer un programme spécial visant à généraliser graduellement la langue arabe à tous les niveaux et toutes les matières», a indiqué le député Habib Khedher, qui a insisté aussi sur la nécessité d’interdire de mélanger dans une même phrase la langue arabe avec une langue étrangère, comme c’est le cas dans les panneaux publicitaires.
«Nous avons remarqué qu’au cours de ces 5 dernières années, les gouvernements, précédents et actuels, n’ont jamais présenté une telle proposition. Et c’est pour cette raison que nous l’avons fait», a ajouté M. Khedher.
La question de l’arabisation des panneaux de signalisation et de publicité a été abordée récemment par Souad Abderrahim, la maire de la ville de Tunis, qui va désormais obliger les commerçants de la capitale à arabiser leurs enseignes, et ce pour renforcer, selon elle, l’identité arabe chez les Tunisiens.
Cette proposition, faite par Ahmed Bouazzi (Attayar) et acceptée par les autres membres du conseil municipal de Tunis, avait suscité une polémiques dans les milieux politiques et médiatiques.
Ennahdha cherche à l’évidence, par une pareille manœuvre électorale, à rassurer ses électeurs, en leur faisant comprendre que le parti islamiste peut s’allier aux progressistes, aux modernistes et aux laïcs, mais seulement sur certains sujets sans importance, par pure tactique politique, mais qu’il reste ferme sur les questions de doctrine. D’où ce nouveau recours à la question identitaire censée marquer la différence d’Ennahdha.
E. B. A.
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