La guéguerre entre l’actuel président du Club africain (CA), Abdessalem Younsi, et son prédécesseur Slim Riahi, en fuite à l’étranger, ne va sans doute pas aider à sortir le club tunisois de sa grave crise financière et sportive actuelle. Un théâtre d’ombres, sur fond d’accusations réciprou et de mensonges
Par Hassen Mzoughi
L’offensive de Younsi contre Riahi est venue en réponse aux déclarations de ce dernier, avant-hier lundi 4 février 2019, à Jawhara FM, faisant assumer au comité directeur actuel la responsabilité de la situation déplorable du club de Bab Jedid.
Silencieux depuis plusieurs jours, après la défaite désastreuse devant Mazembe, au Congo (8-0), en Ligue des champions, Abdessalem Younsi a subitement pris la parole pour charger Slim Riahi, le qualifiant d’emblée de «menteur». Et de se lancer dans une longue attaque. «Tout ce qu’il dit est archi faux. Si la direction du club est qualifiée de gang, je rappellerai les abus qu’il a commis. Je ne veux pas les annoncer publiquement», a-t-il déclaré.
Une gestion catastrophique
Evoquant le style gestion de son prédécesseur, M. Younsi a ajouté: «Le CA est victime de Riahi et maintenant il paie le prix de sa gestion catastrophique qui a détruit les capacités du club tout au long de sa présidence. Tous les joueurs qu’il a recrutés ont coûté plus d’un million de dinars chacun, mais il n’a pas payé 10% des contrats. D’où les multiples plaintes contre le club puisque les contrats conclus n’ont pas été réglés par manque de liquidités».
Abdessalem Younsi oublie toutefois de reconnaître que lui-même et la quasi-majorité de l’actuel bureau directeur ont tous roulé pour Slim Riahi et ont fermé les yeux sur ses magouilles. Membres de son équipe «dirigeante», ils sont de ce point de vue complètement impliqués dans la débâcle que le club n’a jamais connu dans sa longue histoire!
«Si Riahi avance 2 millions de dinars, je partirais tout de suite»
Poursuivant son offensive, Younsi affirme que Riahi «était un illustre inconnu avant d’arriver au CA. Il a existé grâce au club, malheureusement, il le nie. Personne ne lui pardonnerait ses abus envers l’un des clubs prestigieux de Tunisie».
Younsi estime enfin que Riahi exploite la grande défaite contre TP Mazembe pour s’adresser aux fans et falsifier les faits. «Le CA a besoin immédiatement de deux millions de dinars pour régler un dossier urgent au plus tard à la fin de ce mois-ci. Si Riahi était disposé à les remettre au club, je partirai tout de suite de la présidence», lance-t-il.
Réagissant à l’intervention de Riahi lundi sur les ondes de Jawhara FM, au cours de laquelle il a rejeté en gros et en détail les accusations sur Younsi le tenant pour «premier et seul responsable de la crise financière due aux dettes laissées après son départ de la présidence du club et aux dossiers restés en suspens dans les couloirs de la Fifa.»
«On m’accuse d’avoir empoché 24 millions de dinars, alors que j’ai dépensé 65 millions de dinars de mon propre argent. C’est une grosse contradiction. Je suis prêt à aider le CA à sortir de la crise financière, mais après le départ de l’actuelle direction du club», a encore répété Riahi, qui n’en est pas à un mensonge ni à une fausse promesse près !
En fuite à l’étranger depuis plusieurs mois, et poursuivi dans plusieurs affaires de corruption et de blanchiment d’argent, en lien avec l’origine mystérieuse de sa fortune, il est peu probable que Riahi revienne de sitôt à Tunis et il est encore moins probable qu’il débourse encore un sou pour aider à redresser la situation financière cataسrophique d’un club dont il a causé la banqueroute financière avant la déroute sportive de Lumumbashi, le weekend dernier.
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