La Commission européenne (CE) a de nouveau placé la Tunisie dans une liste noire, avec 22 autres pays, pour carences stratégiques dans sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
«L’objectif de cette liste est de protéger le système financier de l’UE en prévenant plus efficacement le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. À la suite de l’inscription sur la liste, les banques et autres entités relevant du champ d’application des règles de l’UE en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux seront tenues d’appliquer des contrôles renforcés («vigilance») pour les opérations financières concernant les clients et les établissements financiers provenant de ces pays tiers à haut risque, afin de mieux détecter les flux de capitaux suspects. Sur la base d’une nouvelle méthode, qui prend en compte les critères plus stricts fixés dans la 5e directive anti-blanchiment en vigueur depuis juillet 2018, la liste a été établie à la suite d’une analyse approfondie», lit-on dans le communiqué de la CE publié aujourd’hui, mercredi 13 février 2019.
Selon, cette commission, les 23 pays en question ont une incidence systémique sur l’intégrité du système financier de l’Union européenne (UE), sont considérés par le Fonds monétaire international (FMI) comme des centres financiers offshore internationaux et ont une pertinence économique pour l’UE et des liens économiques solides avec cette dernière.
«La commission a conclu que 23 pays présentent des carences stratégiques dans leurs régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux/le financement du terrorisme, dont 12 pays figurant sur la liste du Gafi et 11 pays et territoires supplémentaires. Certains des pays figurant sur la nouvelle liste se trouvent déjà sur la liste actuelle de l’UE, qui comprend 16 pays», explique le communiqué.
Les 22 autres pays blacklistés par la CE sont : Afghanistan, Samoa américaines, Bahamas, Botswana, République populaire démocratique de Corée, Éthiopie, Ghana, Guam, Iran, Iraq, Libye, Nigeria, Pakistan, Panama, Porto Rico, Samoa, Arabie saoudite, Sri Lanka, Syrie, Trinité-et-Tobago, Îles Vierges américaines et Yémen.
Réagissant à la décision de la CE aujourd’hui, une source gouvernementale a expliqué que cette liste sera révisée très bientôt avec la publication du prochains rapport du Gafi, lequel prendra en considération les mesures prises au cours des derniers mois par la Tunisie pour renforcer son système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Notons que Jean-Claude Juncker, président la CE, avait annoncé, il y a quelque mois, que la Tunisie avait été retirée de la liste noire des pays tiers à haut risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme et qu’elle avait été placée dans une liste grise.
E. B. A.
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