Peter Cinotti / Luka Cruysberghs.
Le groupe belge Hooverphonic et le jazzman américain Peter Cincotti nous ont mis des étoiles plein les yeux, le soir du samedi 13 avril 2019, au Pavillon de Gammarth, une date très attendue par le public de Jazz à Carthage.
Par Fawz Ben Ali
La salle Le Pavillon à Gammarth, scène principale de la 14e édition du festival, a accueilli, avant-hier soir, la 9e et avant-dernière soirée du programme, qui avait affiché complet plusieurs semaines à l’avance, et ce depuis l’annonce de la programmation de Hooverphonic et de Peter Cincotti.
Hooverphonic : un public conquis d’avance
C’est le groupe flamand Hooverphonic qui a ouvert le bal sur ‘‘Concret skin’’ devant une salle comble et un public conquis d’avance. Car il faut dire que le groupe, qui cartonne depuis plusieurs années dans le monde entier, compte un grand nombre de fans en Tunisie. Cette première partie, soutenue par la Délégation Wallonie-Bruxelles, s’inscrit dans le cadre d’une énorme tournée européenne au milieu de laquelle le groupe a pu s’accorder une escale à Tunis.
Formé en 1995 par le bassiste Alex Callier et le guitariste Raymond Geerts, Hooverphonic est un collectif musical de trip-hop qui n’a cessé de se renouveler et d’évoluer au fil de ces 24 années passées, accumulant les succès à chacune des sorties de leurs albums.
Leur premier passage en Tunisie coïncide avec la promotion de leur 10e album ‘‘Looking for stars’’, sorti fin 2018, mais aussi avec l’arrivée de la nouvelle chanteuse Luka Cruysberghs qui a intégré le groupe en avril 2018 après avoir gagné The Voice Flandre en 2017, aux côtés de son coach Alex Callier, leader de Hooverphonic.
À seulement 17 ans, la toute jeune chanteuse a su nous émerveiller de sa voix aussi puissante que sensuelle sur les nouveaux titres ‘‘Romantic’’, ‘‘Concrete Skin’’, ‘‘Looking for stars’’ … issus du dernier album, mais également sur les bonnes vielles chansons comme ‘‘Eden’’, ‘‘Vinegar & salt’’, ‘‘Amalfi’’, ‘‘Badaboom’’, et évidemment leur chanson emblématique au succès planétaire ‘‘Mad about you’’ (2000), que le public attendait impatiemment.
Pour l’anecdote, le titre est sorti avant même la naissance de la nouvelle chanteuse du groupe, ce qui ne l’a pas empêchée de l’interpréter divinement bien. Du haut de ses 17 ans, Luka Cruysberghs a prouvé qu’elle n’a rien à envier aux six grandes chanteuses qui l’avaient précédée dans Hooverphonic.
Peter Cincotti : Un air de Jazz new-yorkais
La deuxième partie de la soirée, soutenue par l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie, fut placée sous un tout autre registre en compagnie du jeune jazzman américain Peter Cincotti. Venu il y a quelques années en Tunisie, l’auteur-compositeur-interprète new-yorkais, a depuis gagné en notoriété et en assurance et a surtout élargi son répertoire et ses influences musicales; il se place aujourd’hui comme l’une des figures incontournables du nouveau jazz américain.
Proposant une musique aussi classique que moderne, le chanteur et musicien de 35 ans allie les traditions du jazz et du blues à des sonorités plus actuelles, notamment le rock et la pop. Il nous berce, il nous donne des frissons et nous transmet cette irrésistible envie de le rejoindre dans sa sphère jazzy.
L’artiste new-yorkais qui avait eu la chance de faire la première partie du légendaire Ray Charles, alors qu’il avait 20 ans, nous a mis plein les yeux et les oreilles, toujours derrière le piano, son instrument de prédilection dont il ne se sépare jamais, depuis qu’il avait commencé à apprendre les premières notes, à l’âge de 3 ans.
Sur ‘‘Be careful’’, ‘‘Story for another day’’, ‘‘Cinderella beautiful’’, ‘‘Half of you’’, ou encore une magnifique reprise de ‘‘Sway’’… Peter Cincotti, a offert au public de Jazz à Carthage un grand moment de musique que l’on risque pas d’oublier.
Crédit photos : Andréa Rotili.
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