L’équipe de Tunisie a bouclé sa préparation en remportant un troisième succès d’affilé mais ça reste des matches amicaux. Et comme l’a si bien dit Naim Sliti, le onze national devra «montrer un meilleur visage à la CAN car toutes les sélections africaines seront difficiles à manier».
Par Hassen Mzoughi
La Tunisie a conclu sa préparation pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019) par un sans faute. Après leurs succès face à l’Irak (2-0) et la Croatie (2-1), les Tunisiens ont remporté une troisième victoire hier soir, lundi 17 juin, devant le Burundi sur le score de deux buts à un au stade de Radès.
Malgré leur ascendant, en première mi-temps, les Tunisiens ont beaucoup raté dans le geste final, à l’image de l’opportunité manquée par Ellyes Skhiri après un gros travail de Bassem Srarfi (43’), très en vue hier, ou le penalty tiré au dessus par Yassine Meriah (45’+1). Ils n’ont finalement trouvé la faille que dans l’heure du jeu.
Taha Yassine Khenissi a ouvert la marque au terme d’un joli débordement à l’entrée des 16 mètres d’Ayman Ben Mohamed (66’); Cédric Amissi a égalisé d’un superbe tir dans la lucarne (76’), avant que Naim Sliti ne profite d’une mésentente entre deux défenseurs burundais pour récupérer la balle dans la surface et donner l’avantage aux Tunisiens dans les arrêts de jeu d’une frappe croisée du pied… gauche (90’+3).
On est déjà dans le topo africain
Les Tunisiens ont connu hier les premières difficultés qu’ils pourront affronter pendant la CAN. Après une équipe d’Irak très diminuée et une formation croate jouant sans soucis défensifs, la Tunisie avait affaire hier à une formation burundaise compacte, appliquée et imprévisible. On était déjà dans le topo africain avec un adversaire jouant en lignes rapprochées et procédant par des jaillissements vers les buts d’en face. Les Burundais ont même failli surprendre les Tunisiens, comme il y a quelques jours face à l’Algérie (1-1).
Une première demi heure laborieuse face à un adversaire accrocheur, qui n’avait d’égal que la défense frileuse des Tunisiens dans les 20 dernières minutes devant des visiteurs qui sortaient finalement de leur attentisme, posant beaucoup de problèmes à l’équipe locale : un tir dévié difficilement en corner par Farouk Ben Mustapha (71’), une égalisation d’une reprise dans la lucarne par Cédric Amissi (76’) et un poteau touché par les Burundais à quelques secondes du sifflet final de l’arbitre égyptien Ahmed Al Ghandour.
La CAN c’est aussi ces équipes dont on ne soupçonne pas le potentiel mais qui sont capables, sur un match, d’enquiquiner n’importe quel adversaire.
Srarfi et Ben Mohamed, animateurs offensifs
Exprimant sa satisfaction après la victoire, Alain Giresse relève le manque d’efficacité en attaque.
Emmenée par Bassem Srarfi en première période et Ayman Ben Mohamed pendant la seconde, la sélection tunisienne s’est créée nombre d’occasions nettes, gâchées par manque d’adresse, de concentration, de lucidité quand il s’agit des servir un partenaire en bonne position, par excès de jeu individualiste ou de temporisation.
Pourtant Bassem Srarfi côté droit et Ayman Ben Mohamed côté gauche, surtout en seconde mi-temps, ont apporté le tempo et la percussion qui ont manqué lors de la première période du match, permettant de pousser davantage les entreprises tunisiennes après une mi-temps initiale plutôt timide dans le domaine du jeu sur les ailes. La rentrée du latéral offensif Wajdi Kechrida (à la place de Rami Bedoui) a également amélioré le travail d’approche à défaut de réalisme face aux buts.
Naim Sliti : «Montrer un meilleur visage en CAN»
Dire que l’équipe a été remaniée ne rime à rien car chaque joueur est appelé à remplir convenablement sa tâche, à répondre présent à chaque moment, à être prêt dans sa tête. Surtout les piliers de l’équipe, qui ont mission de montrer la voie.
L’équipe de Tunisie a certes remporté trois succès en préparation mais ça reste des matches amicaux. Elle peut mieux faire avec moins de fragilité en défense et du réalisme en attaque.
Comme l’a si bien dit Naim Sliti, qui s’est chargé de «provoquer» la victoire hier, le onze national devra «montrer un meilleur visage en CAN car toutes les sélections africaines seront difficiles à manier. On en a eu une preuve avec le Burundi. La Tunisie a des atouts mais il nous faudra répondre présent le jour J.»
Le jour J c’est dans une semaine, et un premier match contre l’Angola, le lundi 24 juin, à Suez.
Une entrée en matière à prendre au sérieux et à gagner.
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