Les estivants fréquentant la plage de Kazma (sud-est de Gabès) ont été désagréablement surpris, samedi 17 août 2019, par le rejet par la mer d’importantes quantités de phosphogypse, matière extrêmement polluante générée par la transformation du phosphate en acide phosphorique par l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT).
Cet incident a provoqué une véritable panique auprès des estivants mais aussi auprès des autorités administratives et environnementales de la région.
D’importants moyens ont été mobilisés par l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL) pour tamiser le sable et nettoyer la plage qui s’étend sur 4 kilomètres.
Un avertissement aurait été adressé au GCT pour qu’il assume ses responsabilités et prenne dorénavant les précautions requises pour que cet incident ne se répète pas. C’est du moins ce qu’a révélé aux médias le directeur régional de l’APAL à Gabès, Lotfi Msadki.
Cet incident tombe mal en ce sens où l’APAL déploie, depuis deux années, d’importants efforts pour nettoyer, au rythme de trois interventions par mois, les 12 plages de la région de Gabès (80 kms). Ces plages s’étendent à partir d’El Hicha (délégation de Métouia) et se prolongent jusqu’à Zarat (délégation de Mareth).
Selon une étude réalisée sur l’impact de la pollution des industries chimiques sur l’économie de la région, les rejets gazeux, solides et liquides ont un coût considérable sur plusieurs secteurs importants.
«Le coût annuel de dégradation de l’environnement (CDE) est estimé pour la seule année 2015 à 76 millions e dinars tunisiens (MDT). La pêche subit, à elle seule, 47 % des pertes, soit 35MDT par an. Viennent ensuite le tourisme avec 25 MDT (-33 %) et l’agriculture avec 5 MDT (-7%). Il faut ajouter à cela le poids supplémentaire pesant sur le système de santé, estimé à près de 10MDT par an (-13%)», relève l’étude.
Khémaies Krimi
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