Le député UDI Jean-Christophe Lagarde et maire de Drancy, qui s’est ému hier, mardi 10 septembre 2019, à l’Assemblée nationale française, du sort réservé à Nabil Karoui en Tunisie, est, en réalité, un ami de l’autre magnat de la télévision Tarak Ben Ammar, associé des frères Karoui dans la chaîne Nessma TV.
Par Imed Bahri
En fait, M. Lagarde fait partie des obligés de Tarak Ben Ammar, l’homme d’affaires franco-tunisien, dont la fortune a été amassée, à partir des années 1970-1980, en Tunisie, dans des circonstances louches, avec l’aide de sa tante, Wassila Bourguiba, épouse de l’ancien président Habib Bourguiba.
Tous ceux qui ont travaillé avec Tarak Ben Ammar dans le cinéma, et notamment dans les tournages de films étrangers sur le territoire tunisien, vous diront qu’il a utilisé à l’œil les moyens de l’Etat tunisien, et notamment l’armée tunisienne pour les besoins des décors et de la figuration, et faisait payer ces services des fortunes aux producteurs internationaux, notamment italiens.
C’est ainsi que l’opportuniste Tarak Ben Ammar a fait fortune… en Italie et en France, car l’argent lui était payé sur ses comptes à l’étranger et qu’il est devenu un copain de l’ancien président du conseil italien Bettino Craxi, puis de son successeur, lui aussi magnat de la télévision et co-actionnaire des frères Karoui dans Nessma, Silvio Berlusconi, deux responsables politiques italiens ayant fait l’objet, eux aussi, dans leur pays, de poursuites judiciaires pour… corruption financière. M. Craxi a d’ailleurs fui l’Italie pour (tenez-vous bien) la Tunisie où il est mort et enterré, à Hammamet où il avait fait construire une maison.
Cela fait trop d’accointances et de promiscuités entre monde des médias, monde politique et affairisme louche.
On voit aussi à quelle camarilla appartient M. Lagarde qui s’est dit, hier, préoccupé par l’arrestation de Nabil Karoui et consterné par le fait que ce fraudeur du fisc accusé de blanchiment d’argent soit empêché de mener sa campagne électorale (sic!) par une justice aux ordres (re-sic!).
Reste une question : ce M. Lagarde aurait-il tenu les mêmes propos si le candidat était français et qu’il était poursuivi en justice pour de si graves délits ? On en doute fort, mais s’agissant de la Tunisie, une ancienne colonie française, il a cru pouvoir se permettre une telle sortie politique, aussi stupide qu’intéressée, pour servir son riche copain Tarak Ben Ammar.
Rappel utile : M. Lagarde a fait l’objet, en février 2019, de perquisitions menées à son domicile et à la mairie de Drancy dans une enquête pour détournement de fonds publics effectuée par le Parquet national financier (PNF). L’épouse de ce député était assistante parlementaire entre 2002 et 2004 , employée par son époux de député illégalement, ainsi que plusieurs autres collaborateurs, simultanément à la mairie de Drancy ou salariés par la commune. Il s’agit de salaires fictifs…
On vous l’a dit, ces gens-là appartiennent à des lobbys internationaux de la corruption. Ils se tiennent entre eux, car si l’un tombe, les autres tomberont aussi.
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