Hamma Hammami, candidat du Parti des Travailleurs au 1er tour de la présidentielle anticipée, ce dimanche, 15 septembre 2019, est diplômé de langue arabe, homme politique et militant des droits de l’homme. Il a été membre de plusieurs formations politiques et a enduré de longues années de prison.
Hamma Hammami a débuté sa carrière politique en 1970 avec l’Union générale des étudiants tunisiens (Uget) et a été arrêté en 1972 pour sa participation aux événements du «Samedi Noir». En 1973, il rejoint Perspectives, une organisation interdite et a écopé de 8 ans et demi de prison. Six ans plus tard, il est libéré et envoyé en France aux frais de l’État tunisien, pour y être soigné des séquelles de la torture.
Hammami a contribué en 1986 à la fondation du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), et a refusé en 1988 la signature du pacte national du président déchu Ben Ali, qu’ont signé tous les partis politiques y compris le mouvement Ennahdha.
En 1990, Hammami il dirige le journal El Badil, suspendu une année plus tard. Il fut arrêté et jugé plusieurs fois et a passé environ 10 ans de prison, et vécut plus de 10 ans dans la clandestinité.
En 2005, il contribue à la fondation du Collectif 18 octobre pour les droits et les libertés en Tunisie, et a été arrêté après le déclenchement de la Révolution Tunisienne en 2011.
Après 2011, Hamma devient une figure populaire opposée gouvernements successifs. Son parti n’a pas intégré la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution (Hiror). Hamma fut parmi les premiers à appeler à la création d’une Assemblée constituante qui rompt avec l’ancien régime et c’est ce qui été été fait. Mais Hamma et ses camarades sont restés dehors, n’ayant pu gagner les suffrages des électeurs.
Le leader de la gauche radicale a présenté sa candidature aux élections présidentielles de 2014, comme candidat du Front Populaire dont il est le porte-parole.
Opposant aux gouvernements de Essid et Chahed, il insiste sur la nécessité de proposer une alternative et d’élaborer des programmes permettant de sauver la Tunisie de sa crise politique, économique et sociale. Il appelle toutes les forces démocratiques ainsi que les communicateurs, les intellectuels et les créateurs, à «assumer» leurs responsabilités face à la coalition au pouvoir qu’il accuse de «pousser le pays dans le gouffre, de le vendre à l’étranger, et de le soumettre à ses injonctions» et réclame une place centrale aux PME dans le tissu économique du pays.
En mars 2019, il est proposé pour être le candidat de son parti à l’élection présidentielle de 2019.
Né le 8 janvier 1952 à El Aroussa, du gouvernorat de Siliana, Hamma Hammami est marié à Radhia Nasraoui, avocate et militante des droits de l’homme, et a 3 filles.
Ses adversaires lui reprochent son opposition tous azimuts et sans nuance. Et son absence de propositions concrètes et réalistes pour sauver le pays de la crise économique et sociale ne plaide pas pour lui. Tant il est vrai que le refus de rembourser les dettes de la Tunisie auprès des bailleurs de fonds internationaux, souvent préconisé par Hamma Hammami, ne saurait être une solution raisonnable et viable.
A. M.
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