Le président du Club athlétique bizertin (CAB), Abdessalem Saidani, a menacé de se retirer, ainsi que le reste du comité directeur, via un communiqué publié hier mercredi 11 septembre 2019, et dans lequel le premier responsable du CAB énumère les obstacles qui «entravent» la marche du club.
Par Hassen Mzoughi
Saidani nous a habitués à ces «sorties fracassantes». Rien que la saison dernière, il a publié trois communiqués où il menaçait chaque fois de quitter la présidence. Sans aucune suite bien évidemment. Il évoque toujours les «tentatives de déstabilisation de l’équipe dirigeante ainsi que de l’équipe et de son encadrement». Cette fois, c’est encore la même chanson.
Jouer la victime pour faire diversion
Le CAB a sans doute des difficultés, comme tous les autres clubs, mais les dirigeants sont là pour y faire face, à agir pour les contourner, non pas à crier tout le temps au «complot», à dénoncer le manque de soutien des autorités, ce que fait exactement Saidani.
Pourtant comme ils sont beaux ces présidents de clubs quand ils promettent, avant d’arriver au poste, de tout faire pour «redorer le blason de leur club» !
Le président bizertin joue à la limite «la victime», se présente comme étant le seul visé, voit la persécution partout, mais par volonté de diversion, il prend le club comme paravent, pour ameuter ses quelques fans et surtout faire pression sur les autorités, menaçant chaque fois d’abandonner le poste, ou de «tout dire» aux médias. Il est pourtant l’un des rares présidents de clubs à obtenir plusieurs auditions avec les hauts responsables ! Et il est l’un des rares à bénéficier de l’appui total du président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadii Al Jari, dont il ne cesse de vanter la «disponibilité» avec force conviction.
En réponse à «l’attaque féroce, systématique et répétée menée contre la personne du président du club, les membres du comité directeur, le cadre technique et les joueurs, dans le but de nuire à la dignité de M. Saidani», une réunion d’urgence est demandée avec le gouverneur de Bizerte pour l’informer de la ferme intention de la direction du club à mettre fin à sa «mission», tout en appelant les éventuels candidats à se présenter pour la relève.
Que fait le comité directeur pour régler les problèmes du club ?
Il est vrai que le CAB n’est pas bien loti, qu’il est un SDF, son stade du 15-Octobre étant fermé au club depuis plus de deux ans pour un litige avec l’entrepreneur. Le CAB est donc obligé d’aller s’entraîner et disputer ses matches officiels au stade d’El Alia avec tous les aléas possibles, notamment l’animosité des citoyens locaux. Cela s’est vérifié encore une fois lors de la première journée du championnat contre le Club sportif Hammam Lif.
D’autre part, le CAB n’a pas réglé les dossiers de deux anciens joueurs ayant déposé une plainte auprès de la FTF pour non-paiement d’arriérés (170.000 dinars). L’instance fédérale n’a donc pas qualifié les nouvelles recrues afin d’éviter au CAB la sanction de la Fifa. Pour les supporteurs, il fallait s’y prendre plus tôt afin de disposer des nouvelles recrues, d’autant que le CAB a transféré plusieurs cadres et pouvait, par conséquent éponger ces arriérés.
Le CAB a des difficultés, mais fait-on le nécessaire, comité directeur en tête, pour les contourner ?
Seulement, faire tout un tralala chaque fois que les supporteurs sont mécontents, ou quand les résultats ne suivent pas, c’est avancer des prétextes faute de trouver des solutions.
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