Slim Riahi, candidat au 1er tour de la présidentielle anticipée de dimanche prochain, 15 septembre 2019, est un homme d’affaires et un acteur politique. Il a présidé l’Union patriotique libre (UPL) et le Club africain. Mais son court parcours est semé de zones d’ombres.
Slim Riahi a étudié le management à l’université Al Fateh de Tripoli, en Libye, où il a passé son enfance et sa jeunesse, et, selon son CV officiel, il a investi dans la production pétrolière, l’énergie, l’aviation et l’immobilier, ce qui lui permit de bâtir sa fortune. Il s’installe ensuite à Londres, où il acquiert la nationalité britannique.
Reste que cette version est mise en doute par beaucoup d’observateurs
qui ne trouvent pas trace de ses investissements et qui pensent qu’il a amassé sa fortune colossale lors de la chute du régime de Kadhafi, dont son père, Tunisien réfugié en Libye, était un proche.
Revenu en Tunisie après la révolution de 2011, Slim Riahi fonde le parti UPL qui présente un programme moderne et économiquement libéral, se positionnant au centre du spectre politique. Le parti fait toutefois l’objet de controverses pour son mélange des intérêts politiques et économiques, sa coûteuse campagne, et ses ressources financières d’origine trouble.
Slim Riahi présenta sa candidature à l’élection présidentielle de 2014 en tant que candidat de l’UPL.
En juin 2017, le juge d’instruction au pôle judiciaire économique et financier décide de geler ses avoirs pour suspicion de blanchiment d’argent. Condamné à 5 ans de prison dans une autre affaire de chèques sans provisions, il remit des preuves du remboursement de ses dettes et des sommes dues et le verdict fut annulé.
D’octobre 2018 à février 2019, il a occupé le poste de secrétaire général du parti Nida Tounes dont il démissionna par la suite.
Cependant, Slim Riahi est toujours poursuivi dans d’autres affaires, y compris par le tribunal militaire, et a fait l’objet d’un mandat d’amener émis en avril 2019.
En fuite à l’étranger depuis janvier 2019, l’homme d’affaires a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle anticipée et aux législatives
de 2019, sous la bannière du mouvement La Nouvelle patrie nouvellement créé.
Né le 13 juillet 1972 à Bizerte, Slim Riahi a présidé le Club Africain de 2012 à 2017. Le club de Bab Jedid a, cependant, déposé une plainte contre lui, pour malversation financière dans la gestion de ses deniers.
Décidément, avec cette homme dont le passé est entouré de beaucoup d’énigmes et dont le parcours politique est aussi court que chahuté et plein de zones d’ombre, ne fait rien simplement. L’argent dilapidé ne l’a pas beaucoup aidé à se faire une stature politique mais lui a attiré les convoitises et les… problèmes.
A. M.
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