Pour relancer une équipe qui peine à décoller (6 matches, 4 défaites, 1 nul et une victoire contre Hafia Conakry en Ligue des champions), le président de l’Etoile sportive du Sahel (ESS), Ridha Charfeddine, avec la caution de Faouzi Benzarti, a procédé à un véritable renouvellement de l’encadrement administratif et médical. Est-ce vraiment le bon moment ?
Par Hassen Mzoughi
Procéder à un tel remue-ménage la veille de 2 matches décisifs (Championnat arabe des clubs et Ligue africaine des champions), c’est aller très vite en besogne, et prendre volontairement le risque de passer à côté de la solution, au lieu d’avoir la capacité d’écoute et d’anticipation nécessaires, de chercher des compromis, de convaincre et de décider avec conviction.
Des demi-solutions
La démarche s’apparente à du replâtrage. À commencer par le remplacement du Dr Fayçal Khachnaoui, médecin de l’équipe pendant plus de 15 ans consécutifs (il a exercé sous trois ex-présidents Moez Idriss, Hamed Kamoun et Hafedh Hmaied), par Dr Khaled Maaref, professeur de médecine physique, spécialiste de la réadaptation fonctionnelle et de la médecine sportive (il a été ex-volleyeur de l’ESS). Ou la nomination de Me Hamouda Bouazza au secrétariat général, à la place d’Adel Ghaith. Secrétaire général adjoint chargé des affaires juridiques de l’équipe A, depuis juin dernier, ce juriste spécialisé en droit du sport, également ex-membre fédéral, aurait dû alerter sur certains dérapages du secrétaire général.
Pour ce qui concerne la démission du directeur sportif, Imed Mhadhbi, ce dernier a tout simplement anticipé son limogeage programmé.
Si on a procédé à tout ce «grand ménage» pour faire diversion et calmer les supporteurs, c’est raté car le problème est également technique. Mais pour le moment, Faouzi Benzarti, qui n’est pas exempt de reproches, a toute la confiance de Ridha Charfeddine.
Cependant, les nominations de Bouazza et Maaref, en attendant celle d’un nouveau directeur sportif, sont de l’ordre des demi-solutions. C’est du reste l’avis de Karim Hagui, l’ex-international de l’ESS (14 ans en Bundesliga), que certains proposent pour succéder à Mhadhbi (ou comme futur assistant de l’entraîneur), mais qui affirme que lui ou un autre ne pourra ajouter grand-chose, «en l’absence d’un plan de route et d’un projet clair».
Jusqu’à quand ?
Deux matchs à grand enjeu aujourd’hui, mardi 23 septembre, en Coupe arabe des clubs, contre Shabab Al-Ordon, et trois jours plus tard, le vendredi 27 septembre, contre l’Asante Kotoko du Ghana, en match retour pour la qualification à la phase de groupes de la Ligue des champions. Deux matchs qu’il faudra gagner après deux manches aller lamentablement perdues respectivement sur les scores de (2-1) et (2-0).
L’ESS joue gros lors de ces deux rendez-vous. Faouzi Benzarti aussi, car en cas de faux pas, ses jours seront comptés, lui aussi, à l’ESS. D’autant que ce technicien a tous les pouvoirs en main et il a fait passer tous ses désidératas, comme la mise à l’écart du défenseur central Omar Konaté (l’un des piliers de la défense la saison dernière avec Saddam Ben Aziza et Zied Boughattas), le retour forcé d’Ammar Jemal et Alaya Brigui (dont le manager n’est autre que son fils, Aymen Benzarti), la mise en veilleuse de la plupart des nouveaux recrutés. Sans avoir résolu, en même temps, le problème de l’attaque ni désormais celui de la défense.
L’ESS ne gagne pas à l’extérieur, encaisse beaucoup (depuis son arrivée, 7 buts en 6 matches officiels), malgré une «armée» de défenseurs et de pivots, preuve que l’équipe n’a pas la maîtrise du jeu, qu’elle n’est pas prête. Jusqu’à quand ?
Bref des enjeux sur toute la ligne. On attend aujourd’hui un sursaut d’orgueil de l’ESS, pour ne pas quitter prématurément une épreuve que les Etoilés ont vaillamment gagné l’année dernière. Seule compte la victoire pour… tout le monde, aujourd’hui et vendredi prochain.
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