Une pression ne vient jamais seule, en Tunisie : au contexte turbulent qui marquera l’issue des législatives de dimanche prochain, 6 octobre 2019, et à la confusion que le 2e tour de la présidentielle, le 13 octobre (si tout va bien !) n’a cessé de susciter, s’ajoutera, dès mardi prochain, 8 octobre, la dure épreuve de la reddition de comptes au Fonds monétaire international (FMI) à laquelle sera soumis le gouvernement tunisien.
En effet une mission du FMI entamera, la semaine prochaine, un séjour en Tunisie durant lequel le groupe d’experts de l’institution de Bretton Woods passera en revue avec les responsables tunisiens l’état d’avancement des programmes de réformes économiques du pays. À peu près dans le même temps, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) s’attellera à la tâche de la discussion du projet de loi des finances pour l’année 2020 (PLF-2020).
Le contenu de ce document sera, en effet, une des questions principales qui figureront à l’ordre du jour des réunions que tiendront les membres de la mission du FMI avec les représentants du gouvernement tunisien: les programmes, prévisions, décisions et réformes que contiendra le PLF-2020 détermineront, de fait, les conditions d’approbation par le conseil d’administration du FMI du versement de la prochaine tranche du mécanisme élargi de crédit (MEDC) au profit de la Tunisie.
Jusqu’ici, le volume total des tranches décaissées par l’institution financière internationale, depuis décembre 2016, s’est monté à 1,6 milliard de dollars, soit environ 4,56 milliards de dinars tunisiens (MdDT) et un peu plus de 55% des 2,9 milliards de dollars (plus de 8,27 MdDT) consentis initialement par le FMI à notre pays.
En prévision de l’impatience que pourrait exprimer le FMI au sujet des retards pris par la Tunisie dans la mise en œuvre de certaines réformes nécessaires, Taoufik Rajhi, le ministre chargé des Grandes réformes, a pris les devants en indiquant à l’agence nationale Tunis-Afrique Presse que des «engagements» sérieux seront pris par le gouvernement de Youssef Chahed sur «les choix et les réformes à entreprendre», ajoutant que «cette sixième revue du programme économique de la Tunisie est nécessaire pour le financement du budget de l’année 2020.»
Bref, ceux et celles qui s’impatientent d’aller à la Kasbah, surestimant leurs compétences économiques, savent ce qui les attend. Mais savent-ils au moins ce qu’ils vont y faire ? Qu’on nous permette d’en douter…
Marwan Chahla
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