La chaîne privée El-Hiwar Ettounsi va adresser une demande officielle aux autorités pour bénéficier d’une protection policière pour ses employés et ses locaux suite à des menaces exprimées sur les réseaux sociaux, notamment par un fonctionnaire qui a affirmé, dans un post Facebook, qu’il était prêt «à faire exploser El-Hiwar Ettounsi»…
C’est ce qu’a indiqué Abdelaziz Essid, avocat de la chaîne, aujourd’hui, jeudi 17 octobre 2019, sur son compte Facebook en commentant : «Malgré les menaces dangereuses de certaines publications, la direction de la chaîne ne portera pas plainte».
L’avocat a illustré son post par une capture d’écran du post publié hier par un certain Tawfik Sellami, se présentant comme fonctionnaire au ministère des Finances, qui avait assuré être contre la liberté d’expression et ceux qui la défendent, se disant prêt à «faire exploser El-Hiwar Ettounsi et les chaînes similaires pour protéger l’avenir de mes enfants».
Tawfik Sellami a été vivement critiqué par les internautes qui ont appelé le ministère public à intervenir et le post menaçant a fini par être supprimé par son auteur, qui s’est finalement excusé aujourd’hui, dans un autre statut : «Le second degré de mon premier statut a été mal interprété par plusieurs personnes. Je voulais simplement narguer certaines personnes, en utilisant le même langage de ceux qui prônent la violence. Je présente mes excuses à tous ceux qui ont été choqués par mes propos», a-t-il écrit.
«Vous me connaissez tous et vous savez ma lutte contre toute pensée violente et terroriste. Je vous remercie pour votre solidarité en faveur de la liberté d’expression et de la presse que nous avons longtemps et toujours défendue», a conclu le fonctionnaire.
Le 15 octobre dernier, El-Hiwar Ettounsi a décidé de porter plainte contre le juge Hammadi Rahmani, qui avait appelé à sa fermeture, estimant que les chroniqueurs du plateau « Tounes El-Youm » tiennent un discours haineux et dénigrant, portant atteinte à la dignité de certains et qui divise les Tunisiens. Les chroniqueurs désignés à la vindicte publique accusent, de leur côté, le juge d’appel à la haine pouvant mettre leur vie en danger.
Hier, le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, avait dénoncé l’acharnement de certaines parties contre les journalistes et les médias, tout en appelant ces derniers à se remettre en question et à faire aussi leur autocritique, estimant qu’il sont libres de choisir leur ligne éditoriale mais ne peuvent en aucun cas se permettre de mener des campagnes de dénigrement et de lynchage.
Plusieurs personnalités et partis politiques ont exprimé leur soutien à Myriam Belkadhi et aux chroniqueurs de « Tounes El-Youm ».
Y. N.
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