Rien de nouveau concernant la position de Tahya Tounes par rapport à la possibilité d’intégrer le prochain gouvernement. Le mouvement sera dans l’opposition, a encore confirmé son secrétaire général, Sélim Azzabi, à la sortie de sa rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, aujourd’hui, 20 novembre 2019, dans le cadre des concertations officielles sur la composition du prochain gouvernement.
Tahya Tounes sera, cependant, «une force de proposition constructive», a assuré Sélim Azzabi, tout en précisant qu’il présentera ses services de consultation au nouveau gouvernement, en cas de besoin, au nom de son parti, et certainement aussi de son président, Youssef Chahed, chef du gouvernement entre 2016 et 2019, du fait de leur expérience acquise dans la gouvernance du pays.
Est-ce que cette disposition à rendre service signifie, entre autres, que les députés de Tahya Tounes donneront leur vote de confiance au prochain gouvernement ? La question a été posée à l’ancien ministre-directeur du cabinet du président de la République tunisienne, entre février 2016 et octobre 2018, mais il n’y a pas clairement répondu…
«Nous estimons que le nouveau gouvernement devra être un gouvernement d’intérêt national qui englobe toutes les orientations politiques représentées dans le parlement à l’exception des parties autour desquelles planent des soupçons de corruption ou encore celles dont le discours est politiquement extrémiste», a-t-il, néanmoins, affirmé, faisant allusion, d’une part, à Qalb Tounes, dont le président, Nabil Karoui, est poursuivi pour des affaires de corruption, et d’autre part, à la coalition Al Karama, dont l’extrémisme idéologique et politique des dirigeants est de notoriété publique, laissant ainsi entendre que le vote de confiance de Tahya Tounes pour le gouvernement de Habib Jemli dépendra de la (non) présence de ministres issus de ces deux partis.
Sélim Azzabi a souligné, par ailleurs, que Tahya Tounes privilégierait un programme axé sur la lutte contre la corruption et le terrorisme ainsi que sur des réformes profondes touchant particulièrement les entreprises et établissements publics, les équilibres financiers et la transition énergétique.
Rappelons que ce parti libéral, fondé en janvier 2019, a récolté, lors des législatives, 4,08% des voix observées, ce qui lui a garanti 14 sièges à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Un résultat particulièrement décevant pour le parti qui avait pour mission, lors de sa création, de concurrencer le mouvement islamiste Ennahdha, vainqueur des élections, avec 19,63% des voix, soit 52 sièges au parlement.
C. B. Y.
Donnez votre avis