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Eliminée de la Coupe arabe des clubs, l’Espérance de Tunis n’y pouvait rien

Trois joueurs marocains sur un jouer de l’Espérance: toute la difficulté est là.

Grosse désillusion, hier soir, samedi 23 novembre 2019, pour l’Espérance sportive de Tunis (EST), éliminée de la Coupe arabe des clubs par les Marocains l’Olympique club Safi, pour la seconde année consécutive, après la saison dernière face aux Egyptiens de l’Union d’Alexandrie.

Par Hassen Mzoughi

Hier, le tombeur de l’EST au stade des huitièmes de finale s’appelle l’Olympique club Safi, une coriace formation, bien en jambes, motivée sans excès, très bien préparée tactiquement, qui a géré son affaire avec une remarquable lucidité. Et sans aucun complexe.

En revanche, l’équipe tunisoise n’a pas sorti hier le match qu’il fallait notamment dans le domaine offensif, pour tromper une belle équipe marocaine dont la stratégie était la résistance tous azimuts et l’effet de surprise. Stratégie qui s’est avérée payante puisque Safi n’a pas perdu sur les deux manches.

Mais plus important, les Marocains sont arrivés, comme ils le souhaitaient, à entraîner l’EST aux tirs au but, épreuve qui efface, comme on le sait, les écarts entre les protagonistes et sourit souvent aux audacieux. Lors de cette séance des tirs au but, les Marocains ont fait l’essentiel : ils ont été plus adroits avec quatre tirs réussis, contre deux ratés de Fedi Ben Choug et Haythem Jouini sur 4 essais.

Anice Badri très surveillé n a pas eu le rendement attendu.

Badri et Elhouni neutralisés, l’EST en difficulté

Safi a ouvert la marque par Abdelghani Mouaoui à la 20e minute en position d’offside que l’arbitre de ligne ne pouvait constater étant en retard sur l’action. Mais ce but a été d’une importance capitale. Il a conforté la confiance de l’équipe et obligé l’EST à courir derrière le résultat, avec la pression de plus en plus lourde au fil du jeu.

Face à des Marocains ne s’écartant jamais de leur ligne directrice, ce qui en dit long sur leur préparation mentale et tactique, les Tunisois ont pris le jeu à leur compte – concession de leurs adversaires – sans être tranchants, en raison de leur lenteur et surtout parce que leur arme essentielle, le jeu sur les ailes, a été neutralisé. A l’image des deux ailiers et clés du dispositif offensif, Hamdou Elhouni et Anice Badri, dans un jour sans et en plus soumis à un double marquage, ainsi que les latéraux Samah Derbali et Ilyes Chetti, à peine capable de percuter, faute d’espace.

Les « Sang et or » ont monopolisé la balle (jusqu’à 20 passes consécutives), mais en jouant latéralement. A ce jeu-là, sans la rapidité souhaitée dans les manœuvres, l’adversaire s’organise vite, ferme les couloirs et t’empêche finalement d’arriver devant sa cage. L’EST en a fait la dure expérience hier en ne parvenant pas à prendre la mesure de son vis-à-vis, malgré toute la bonne volonté et le cran de ses joueurs.

Or quand on n’arrive pas à bouger cette défense de fer marocaine, difficile de gagner. En plus, l’EST a succombé parfois à la nervosité (agression d’Ilyes Chetti sur un joueur marocain en seconde mi-temps et un carton rouge évité de justesse) et à la précipitation (passes en touche, balles aériennes sans effet), après le but marocain, facilitant davantage la tâche des visiteurs. Même après l’égalisation, par Kwame Bonsu (52’), les joueurs locaux ont cafouillé pendant leur période favorable.

Abderraouf Benguit a sorti un match honorable en tentant de mettre ses coéquipiers en position favorable.

Le coach marocain a bien observé l’EST

Resté défensivement irréprochable – seulement trois erreurs pendant… 90 minutes de jeu -, cet Olympique Safi sait en définitive se faire respecter ! Le mérite aux joueurs pour leur application et leur rage de vaincre, et à leur entraîneur, Mohamed Guisser, pour avoir bien préparé son équipe à un scénario qui lui a finalement donné raison. Safi n’a pas hésité à prendre le risque dès le début et il a rapidement exploité l’occasion propice pour marquer – trouvée après 7 actions – et déstabiliser son adversaire. Pour le reste il a misé sur la solidité mentale de ses joueurs, notamment pendant la séance des tirs au but. Le contraire de l’EST, dont 2 tireurs sur 4 paraissaient distraits.

Le technicien marocain a bien observé l’EST, neutralisé les clés de son jeu et avait même préparé ses joueurs à l’épreuve des tirs au but. Finalement le résultat lui a donné raison. Le contraire de Mouine Chaabani, qui n’a pas réussi à contrer le scénario que lui a imposé son collègue.

Pourtant le coach de l’EST avait déjà une idée sur la difficulté d’affronter cette formation marocaine. Une équipe qui sait jouer avec ses propres moyens et dont la plus grosse faculté est d’imposer sa manière à ses adversaires. Chaabani pensait prendre l’avantage pour gérer par la suite, mais l’EST n’y pouvait rien. Incapable de hisser son jeu, de tuer le match vers la fin, elle est passée à côté.

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