Par sa véhémence revendicative, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a fait beaucoup de mal à la Tunisie au cours des huit dernières années, contribuant à la crise où notre pays se morfond actuellement. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle époque et le syndicalisme à l’ancienne doit se réformer et changer de logiciel, sinon il disparaîtra.
Par Chedly Mamoghli *
L’UGTT doit, d’abord et avant tout, procéder à une opération de nettoyage en son sein. Un profond nettoyage. La centrale syndicale doit se débarrasser de sa caste syndicaliste embourgeoisée et corrompue qui la prend en otage. Mais le degré de pourriture est tel et l’ampleur des dégâts est telle que cette opération s’apparentera plus à une opération de purification qu’à une opération de nettoyage. L’UGTT doit se purifier comme les Hindous se purifient dans le Gange.
L’UGTT doit impérativement se remettre en question et formater son logiciel. Elle doit rompre définitivement avec le syndicalisme idéologique, contestataire et violent du siècle passé et épouser son époque en adoptant un syndicalisme du compromis, du dialogue et de la proposition. Les dirigeants syndicaux doivent renoncer définitivement au discours arrogant et agressif basé sur le chantage et l’intimidation. Car, comme dit l’adage tunisien, «Ettbourib ma 3andou win iwassil» (Il ne sert à rien de jouer les gros bras)
L’UGTT doit travailler sur ces deux axes et, ce faisant, accomplir sa révolution et avoir une place importante parmi les corps intermédiaires sinon elle sera le vestige d’un vieux monde dépassé et révolu. La lame de fond concerne tout le système et pas seulement un seul de ses maillons à savoir les partis politiques. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle époque. Celui qui veut survivre d’une époque à une autre et ne pas disparaître doit s’adapter.
* Juriste.
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