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Retour sur les travaux de l’Assemblée, ou… le cirque du dimanche (Vidéo)

C’est un dimanche bien mouvementé à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui a été, aujourd’hui, dimanche 8 décembre 2019, le théâtre de débordements, de provocations et d’une vive tension.

Les travaux ont commencé en l’absence de Rached Ghannouchi, président de l’ARP, et c’est la députée Qalb Tounes, Samira Chaouachi, vice-présidente du parlement, qui a eu la difficile tâche de gérer la séance dans une salle où la tension était à son comble.

La séance, consacrée à discuter le projet de loi de finances 2020, a d’abord été perturbée par les députés du Parti destourien libre (PDL), qui, agitant des pancartes, ont pris d’assaut le perchoir, pour s’installer sur le siège du président de de l’Assemblée.

Une énième provocation du parti d’Abir Moussi qui a mis en colère ses collègues des autres blocs. Samira Chaouachi a demandé plusieurs fois à Mme Moussi de libérer le siège, mais en vain.

Ce qui l’a obligée, elle et son collègue Tarek Fetiti, 2e vice-président de l’ARP, à s’asseoir sur d’autres sièges, qui ne leur sont pas habituellement réservés et laisser leur place au sit-inneurs.

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Croyant qu’avec cette concession, tout allait rentrer dans l’ordre, il a fallu que Seifeddine Makhlouf, président du bloc Al-Karama, composé de députés islamistes, demande la parole pour jeter de l’huile sur le feu en exigent la levée de l’immunité parlementaire de Abir Moussi, et sa poursuite en justice pour crime en bande organisée (sic!).

«Ce délit est passible de 6 ans de prison pour les membres de la bande et de 12 pour leur cheffe», a-t-il insisté.

Profitant du vacarme provoqué par les déclarations de Seifeddine Makhlouf, son collègue Rached Khiari s’est dirigé vers la caméra pour montrer le signe « Rabia », les quatre doigts signifiant le ralliement à l’organisation des Frères musulmans, qu’abhorrent particulièrement Mme Moussi et les membres du PDL.

Cette énième provocation a mis en colère les députés, qui ont contesté le geste de leur collègue d’Al-Karama et appelé à punir sévèrement ceux qui font ce signe, lié à une organisation qualifiée de terroriste.

Excédée par tant de débordements, la députée Courant démocrate (Attayar) Samia Abbou est sortie de ses gonds et a piqué sa colère habituelle.

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S’adressant à Abir Moussi, elle lui a demandé de revenir à la raison, estimant ne plus pouvoir travailler dans de pareilles conditions, donnant par la même occasion une très mauvaise image de l’Assemblée à tous les Tunisiens, qui ont des attentes et espèrent voir le pays sortir de la crise : «Nous ne faisons que la renforcer cette mauvaise image et donnons un très mauvais exemple à tout un peuple», a-t-elle déploré.

«Mais ce que vous faites est inadmissible madame ! Que cherchez vous exactement ? Finalement vous faites tout pour prouver que vous êtes des clochards», a-t-elle lancé, en s’adressant aux députés PDL, en sit-in de protestation, justement pour avoir été qualifiés de clochards et de bandits par Jamila Ksiksi, députée Ennahdha, et exigeant, suite à cet incident, des excuses officielles du parti islamiste.

La séance a été levée et une réunion organisée en urgence avec les présidents des blocs parlementaires, présidée, cette fois-ci, par Rached Ghannouchi qui a finalement daigné se montrer.

Ils se sont accordés à calmer les esprits afin de trouver une solution pour mettre fin à tous ces débordements afin d’avancer dans les travaux de l’assemblée, notamment l’examen du projet de loi de finances 2020, dont le délai d’adoption est fixé au 10 décembre 2019.

La séance a repris dans un calme fragile et l’on espère que nos chers députés seront à la hauteur de la responsabilité que leur ont confiée les Tunisiens.

Y. N.

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