Accueil » Noureddine Bhiri : «Abir Moussi a été contrainte de lever son sit-in après avoir été lâchée par ses députés»

Noureddine Bhiri : «Abir Moussi a été contrainte de lever son sit-in après avoir été lâchée par ses députés»

Présent hier soir, 11 décembre 2019, sur le plateau de «Rendez-vous 9», sur Attessia TV, Noureddine Bhiri, président du bloc parlementaire Ennahdha, est notamment revenu sur le conflit entre son mouvement et le Parti destourien libre (PDL), ainsi que sur la formation du prochain gouvernement.

Pour M. Bhiri, Abir Moussi, présidente du PDL, a été contrainte de mettre fin à son sit-in au parlement (pour protester contre les propos injurieux à l’encontre de son parti, tenus par la députée d’Ennahdha, Jamila Ksiksi, ndlr) après avoir été lâchée par plus de la moitié de ses députés.

«Au début, les 17 députés du PDL ont activement participé au sit-in. Après, ils n’étaient plus que 6 à soutenir Abir Moussi. Les autres l’ont lâchée car ils n’étaient pas en accord avec sa démarche», a-t-il expliqué, ajoutant qu’un «groupe» du PDL est «chargé de semer la panique et la zizanie» au parlement, étant «financé par des étrangers» : «Je n’accuse pas le parti du PDL, mais je vais être direct en pointant le groupe qui a insisté à maintenir le sit-in».

L’ancien ministre de la Justice (décembre 2011 – mars 2013) a, par ailleurs, estimé que le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi – qui s’est, pour rappel, courageusement éclipsé lors des moments de tension – «a brillamment géré ce conflit» et «a prouvé que c’est un vrai homme d’Etat» !

L’avocat, qui aime tout voir en rose dès qu’il s’agit d’Ennahdha, s’est montré, sur un autre plan, optimiste quant à l’état d’avancement des concertations officielles autour de la constitution du prochain du gouvernement, soulignant que l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale par Habib Jemli, chef du gouvernement désigné par Ennahdha, est imminente, tout en assurant que ce gouvernement «bénéficiera d’un large soutien».

Revenant sur l’article du projet de loi de finances 2020 relatif au fonds pour la zakat, proposé par Ennahdha et rejeté par les élus de l’ARP, Noureddine Bhiri a estimé que ceux qui n’ont pas voté en faveur de cette proposition, ont, en réalité, voté pour Abir Moussi qui était, pour sa part, contre cette proposition. Résumant ainsi, superficiellement, le débat autour de cet impôt discrétionnaire largement controversé en une simple querelle pseudo-politique entre son parti et le PDL.

«Ce fonds était l’unique proposition destinée aux pauvres et aux démunis. Elle a été rejetée parce qu’elle a été proposée par le mouvement Ennahdha. Je suis prêt à leur offrir la possibilité de la proposer, puisque le plus important est de venir en aide aux gens qui en ont besoin», a-t-il lancé, avec une évidente démagogie, sans, toutefois, dire un seul mot pour répondre aux critiques avancées par les analystes et politiciens qui se sont opposés à ce fonds et ont démasqué ses véritables desseins idéologiques et politiques : l’islamisation rampante de la société.

C. B. Y.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.