Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée, a reçu cet après-midi, mercredi 18 décembre 2019, les diplômés chômeurs originaires de Kasserine, en sit-in depuis un mois devant le siège du parlement. Il a fallu que certains tentent de mettre le feu à leur corps et que d’autres escaladent le portail en fer forgé de l’Assemblée pour qu’on les écoute enfin…
Dans un communiqué, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a indiqué que Rached Ghannouchi et des élus de Kasserine, ont reçu des représentants de ce sit-in et qu’ils ont écouté leurs revendications relatives à l’emploi et au développement régional.
Le président de l’Assemblée a affirmé qu’il comprend leurs demandes, en assurant que les autorités œuvreront à améliorer les conditions dans cette région, en soulignant toutefois, que «le pays traverse une situation difficile et en promettant que les efforts conjugués de tous les intervenants feront avancer le processus de développement», lit-on dans le communiqué.
Les protestataires, eux, ont déploré la situation à Kasserine, qu’ils disent oubliée par tous les gouvernements qui se sont succédé et ont appelé les autorités à leur fournir des sources de revenus, pour qu’ils puissent vivre dignement.
D’ailleurs, plus tôt cet après-midi, en escaladant le portail d’entrée de l’ARP, les manifestants scandaient des slogans identiques à ceux qu’on a entendu il y a exactement 9 ans lors du déclenchement de la révolution tunisienne : «Emploi, liberté, dignité»… Ce sont donc les mêmes demandes qui n’ont toujours pas abouti, après ces neuf longues années.
Rappelons que la manifestation avait dégénéré lorsque certains protestataires ont escaladé la porte d’entrée de l’Assemblée en s’imbibant d’essence et en menaçant de mettre le feu à leur corps, ce qui a nécessité l’intervention de la police pour éviter le pire.
«Suicide collectif», criaient les jeunes de Kasserine, en se disant totalement désespérés et en reprochant au président de l’Assemblée de ne les avoir même pas écoutés…
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