Des dizaines de milliers de Libyens devraient prendre, dans les prochains jours, la direction de la Tunisie et de l’Algérie pour fuir la guerre civile dans leur pays, opposant principalement le gouvernement d’entente nationale (GEN), présidé par Fayez Sarraj, et l’Armée nationale libyenne (ANL), commandée par le général Khalifa Haftar.
Dans son numéro de ce samedi, 28 décembre 2019, le journal « Assabah » prévoit, selon les informations qu’il a récoltées, que le nombre d’arrivées du côté libyen vers la Tunisie devrait atteindre les 25.000, voire les 50.000 réfugiés, entre Libyens et immigrés d’autres nationalités vivant en Libye, et ce en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays voisin.
Cela a incité la Tunisie, tout comme l’Algérie d’ailleurs, à renforcer la présence sécuritaire sur toutes les destinations frontalières, en prévision de tout risque sécuritaire ou de la possibilité que des éléments terroristes s’infiltrent dans les deux pays.
Le gouverneur de Tataouine, Adel Ouerghi, a, pour sa part, exclu, dans une déclaration accordée au même journal, que les arrivées de Libye puissent atteindre ces nombres, même en cas d’aggravation de la situation dans ce pays, ajoutant que le Comité régional de lutte contre les catastrophes suit de près l’évolution de la situation libyenne et qu’il coordonne, de façon permanente, avec les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères, ainsi qu’avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
M. Ouerghi a, par ailleurs, souligné que la partie tunisienne est bien préparée à toute évolution de la situation en Libye, précisant que la zone frontalière de Bir Fatnassia, de la ville de Remada, sera le site du nouveau camp qui sera consacré à la réception des réfugiés de Libye.
Le HCR prendra, pour sa part, en charge le côté logistique du camp, notamment en ce qui concerne les tentes, les lits, les couvertures et le financement, tandis que l’autorité régionale se chargera de la supervision et de l’organisation, tout en assurant la couverture sanitaire et hygiénique nécessaires, a-t-il ajouté.
La Tunisie est plus ou moins habituée à ce genre d’afflux de Libyens et de migrants: elle a vécu une situation similaire, en 2011 et 2012, en pleine guerre civile ayant balayé la dictature de Mouammar Kadhafi. Le nombre de réfugiés libyens avait alors dépassé le million, selon certaines sources, et la Tunisie n’a pas cessé, depuis, de supporter les conséquences de l’instabilité politique dans ce pays voisin avec, notamment, l’infiltration de groupes jihadistes ayant commis des attentats terroristes dans notre pays.
C. B. Y.
Donnez votre avis