A l’issue de la rencontre qui l’a réuni aujourd’hui, jeudi, 9 janvier 2020, au président de la république, Kaïs Saïed, au palais présidentiel de Carthage, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que la priorité des deux pays est de «stabiliser la situation libyenne dans le respect du droit international».
Les deux responsables politiques ont notamment évoqué les réunions auxquelles Le Drian a pris part en Egypte et en Belgique, où il était question des risques de l’escalade en cours en Libye, «qui peut déstabiliser toute la région, du Maghreb au Sahel», où la France est déployée militairement, depuis 2017, dans le cadre de l’opération Barkhane de lutte contre les groupes jihadistes.
Le chef de la diplomatie française a déploré, à cet effet, l’accord signé dernièrement entre Fayez Sarraj, chef du gouvernement d’entente nationale libyen (GEN), et le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, qui «s’écarte délibérément des droits internationaux» et qui «aggrave la situation».
M. Le Drian a, par ailleurs, assuré que la France, tout comme la Tunisie, soutient les efforts de l’envoyé spécial de l’Organisation des nations unies (ONU) en Libye, Ghassan Salamé, qui visent à renforcer le consensus international, notamment lors de la conférence de Berlin qui se tiendra prochainement, en essayant d’identifier des éléments de sortie de la crise.
Cela doit passer par un dialogue inter-libyen, d’après le ministre français, en plus d’un processus politique associant plus étroitement les acteurs régionaux voisins de la Libye, dont la Tunisie.
«Cette audience a également permis d’évoquer les grands enjeux multilatéraux pour 2020», a lancé l’ancien ministre de la Défense, ajoutant qu’il a fait part à Kaïs Saïed du souhait de la France de travailler étroitement avec lui au Conseil de sécurité, durant le mandat de la Tunisie 2020 – 2021.
Le Drian a indiqué, sur un autre plan, qu’il a transmis à Saïed les amitiés du président français, Emmanuel Macron, et qu’il lui a renouvelé l’invitation de ce dernier pour une visite officielle en France.
Il a, par ailleurs, estimé que cette rencontre revêt un intérêt majeur, «compte tenu de la densité et de la valeur des relations entre la France et la Tunisie». Des relations qu’il a décrites comme étant «d’égal à égal», en plus de représenter «un bien commun que les deux pays doivent développer pour écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire».
Le responsable français a indiqué, dans le même ordre d’idées, que Macron avait pris des engagements forts lors de sa visite en Tunisie en 2018, notamment le souhait d’y doubler les investissements français.
«Le partenariat tuniso-français se traduit par des projets structurants au profit de la jeunesse dont, particulièrement, l’Université Franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée, inaugurée en octobre 2019», a-t-il poursuivi.
C. B. Y.
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