Le député indépendant Safi Saïd a été interrogé, aujourd’hui, 10 janvier 2020, sur la véracité de la rumeur selon laquelle son nom est proposé en tant que chef du gouvernement dans le cas où Habib Jemli n’arriverait pas à obtenir la confiance du parlement lors de la plénière consacrée à cet effet, qui se tient en ce moment-même au Bardo. Et sa réponse fut, pour le moins, en harmonie avec sa personnalité…
Par Cherif Ben Younès
En effet, le journaliste et écrivain, a déclaré, non sans prétention, qu’il est à la hauteur de cette responsabilité et qu’il est en mesure d’y réussir, même si cela ne lui a pas (encore) été proposé.
«Ce n’est pas à moi de me proposer. Tout le monde me connaît et je suis présent et capable de former un gouvernement fort», a-t-il développé, sans ciller, avec cette assurance arrogante qu’on lui connaît.
L’homme qui ne se doute de rien
Le nationaliste arabe a, par ailleurs, prévu l’obtention de la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), si ce scénario venait à se matérialiser, assurant, à cet égard, que dans tous les blocs parlementaires, il a «des amis ou des personnes qui sont à ses côtés».
Le fait qu’il n’a aucune expérience de gouvernement et encore moins une connaissance des rouages de l’administration publique et que son savoir économique et gestionnaire est très limité sinon nul ne semble pas constituer, à ses yeux, un handicap majeur.
Ses ambitions de petit chef solitaire (il n’appartient à aucun parti) suffiraient-elles à lui baliser la route vers le palais de la Kasbah et, pourquoi pas aussi, par la suite, vers celui de Carthage ? Dans sa descente dans l’enfer de la médiocrité et de l’incompétence, la Tunisie n’est-elle pas capable de ramasser et de brasser large ?
Bourguiba, Kadhafi et lui
Safi Saïd, pour sa part, auteur de nombreuses biographies romancées, dont celles de Habib Bourguiba et de Mouammar Kadhafi, ne se doute de rien, car si le Combattant suprême et le Guide de la révolution y sont arrivés, pourquoi pas lui aussi ?
Rappelons qu’à l’annonce des résultats des législatives, en octobre dernier, certaines voix issues du mouvement Echaâb (qui partage l’idéologie de Safi Saïd), à l’instar de celle de Khaled Krichi, avaient proposé son nom en tant que chef du gouvernement. D’ailleurs, Safi Saïd lui-même s’était déjà mis à en rêver. Et les grandes conquêtes, on le sait, commencent toujours par des rêves… par définition irréalistes.
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