Au lendemain de la Conférence de Berlin sur la crise libyenne, le gouvernement allemand tente de minimiser le rejet tunisien d’une invitation «de dernière minute» à la Conférence de Berlin sur la crise libyenne – un oubli ou une erreur allemande qui a fait grincer des dents en Tunisie…
Par Marwan Chahla
Telles que les choses ont été initialement préparées, et jusqu’à la dernière minute, la Tunisie n’était pas invitée à la Conférence de Berlin sur la situation en Libye du 19 janvier 2020 – et Tunis a clairement fait savoir son mécontentement que les organisateurs aient omis le fait que la Tunisie soit impactée par la crise libyenne de plusieurs manières et depuis neuf ans.
Samedi 18 janvier 2020, à la veille de la tenue de la conférence, un communiqué officiel du ministère tunisien des Affaires étrangères a annoncé le refus de la Tunisie de participer à ce sommet – dont les préparatifs se sont étalés sur plusieurs mois et pour lequel elle n’a été invitée qu’à la dernière minute, soit 3 jours avant.
Tentant de minimiser l’incident de cette absence tunisienne, Berlin s’est appuyé sur l’argument des difficultés que représente l’organisation de pareil sommet. «En cours de préparation d’une conférence, il arrive toujours qu’une invitation de plus soit adressée et il peut également arriver que le pays ainsi invité estime qu’il n’est pas en position d’accepter cette invitation», a expliqué hier, lundi 20 janvier 2020, Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, ajoutant que c’est en concertation avec l’Organisation des nations unies que l’Allemagne a revu la liste des invitations à la hausse et décidé d’inclure la Tunisie parmi les participants.
Indéniablement, il y a là une erreur d’appréciation allemande: la présence de la Tunisie à cette rencontre de Berlin ne pouvait en aucun cas être «une invitation de plus», car notre pays, pour des motifs multiples et connus de tous, est parmi les plus exposés à ce qui se passe en Libye – sinon le plus affecté, sur les plans humains (afflux de réfugiés, comme en 2011), sécuritaires (intrusion de groupes jihadistes) et économique!
Bien évidemment, il reste à l’Allemagne d’essayer de faire baisser la tension. Steffen Seibert souhaite que la page de cet incident soit tournée et que ce cafouillage soit vite oublié: «La chose la plus importante est que ceci –en tout cas, pour ce qui nous concerne – n’ait pas de conséquence négative sur les relations germano-tunisiennes, car elles sont bonnes.»
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