L’ancien ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, chef de la Ligue, parti d’extrême droite, est à nouveau au cœur d’une polémique : accompagné de journalistes et de caméras, il a sonné à l’interphone d’un Tunisien habitant à Bologne, pour lui demander s’il était…vendeur de drogue ! Son show, considéré comme une offense à tous les Tunisiens, fait des gorges chaudes.
Matteo Salvini, candidat au poste de Premier ministre, explique aux journalistes qu’une dame a porté plainte contre cette famille tunisienne. Il répétera le mot «Tunisien» au moins 5 fois sur cette vidéo qui dure 3 minutes, diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias italiens.
Les réactions ne se sont pas fait attendre en Tunisie à différents niveaux : l’ambassadeur de Tunisie à Rome, Moez Sinaoui, a déclaré que le comportement de Salvini est honteux et porte atteinte à la réputation des immigrés tunisiens en Italie. Il a également assuré avoir envoyé une correspondance au président du Sénat italien, exigeant des excuses, suite aux propose Salvini.
De son côté, le député Yassine Ayari, qui a dénoncé le comportement raciste de Salvini, a demandé à le classer persona non grata en Tunisie, estimant qu’il a porté atteinte à l’intégrité et à la dignité des Tunisiens.
D’autre part, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a indiqué, dans un communiqué, que le comportement de l’ancien ministre de l’Intérieur italien est inacceptable, estimant qu’il s’agit une action de propagande électorale détestable et condamnable.
«Ce leader xénophobe et populiste exploite le mécontentement et la crise socio-économique en Italie, une fois de plus, pour monter la colère contre les immigrants, et en particulier les Tunisiens», dénonce le FTDES, qui s’est dit disponible à apporter le soutien juridique au Tunisien victime de racisme.
Notons que cette atteinte à la dignité des Tunisiens n’est pas la première du genre. Rappelons qu’en 2018, Salvini, alors ministre de l’Intérieur, avait déclaré à la télévision que la Tunisie envoie des criminels en Italie (sic!). Une affaire qui a avait alors fait couler beaucoup d’encre…
Le ministère des Affaires étrangères tunisien avait alors convoqué l’ambassadeur italien en Tunisie, Lorenzo Fanara, pour demander des explications… Ce dernier dira que les propos de Salvini ont été sortis de leur contexte, et que cela ne reflète pas le niveau de coopération entre les deux pays.
Y. N.
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