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Tunisie : Le TABC appelle à sauver les PME face aux retombées négatives du coronavirus

Dans un communiqué publié aujourd’hui, lundi 16 mars 2020, le Tunisia-Africa Business Council (TABC) appelle les autorités tunisiennes à aider les PME tunisiennes face aux conséquences économiques de l’épidémie coronavirus (covid-19). Nous reproduisons ci-dessous le communiqué dans son intégralité.

En cette période de psychose générale engendrée par la propagation rapide du coronavirus à travers le monde, nul besoin d’être rompu aux arcanes de la chose économique et financière pour appréhender l’ampleur des graves crises qui pourraient en découler. Car derrière cette crise sanitaire, c’est la crise financière qui menace avec son lot de répercussions sur l’économie réelle – d’ores et déjà dramatiques en Occident – et auxquelles nous ne pourrons échapper à notre tour.

Conscient de cette situation et soucieux de limiter ses répercussions néfastes sur les petites et moyennes entreprises tunisiennes (PME), le bureau exécutif du Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC), propose aux autorités et aux banques une batterie de mesures visant à protéger les entreprises tunisiennes et à les sauver d’une débâcle sans précédent.

Si le chef du gouvernement, dans son adresse à la nation, vendredi, a évoqué une série de mesures pour faire face à la pandémie et contrer son évolution, il n’en fut pas de même pour les mesures de suivi et d’accompagnement économique notamment pour les PME, les commerces et les artisans, qui seront directement affectés par cette crise sans précédente. Car, force est de reconnaître que la plupart de ces mesures impliquent, par ricochet, une économie à l’arrêt. Des secteurs entiers se retrouveront en hibernation : tourisme, industrie, transport, santé, sport, automobile et aéronautique…

Pour une situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. Ainsi TABC propose :

  • un rééchelonnement de la dette et des échéances de remboursement des crédits avec deux à trois mois de non-application des intérêts ;
  • l’ouverture du robinet des crédits de gestion et crédits à CT pour soutenir les trésoreries des PME tunisiennes ;
  • la facilitation des crédits d’investissement et la réduction des délais d’octroi ;
  • la diminution du taux directeur de la Banque Centrale de 200 points de base minimum ;
  • le soutien du dinar tunisien (DT) pour rester à son niveau actuel face au dollar et à l’euro ;
  • le paiement sans délai des créances en souffrance des entreprises auprès des administrations et entreprises publiques ;
  • l’établissement d’un moratoire en faveur des PME en matière de charges fiscales et sociales ;
  • l’allègement des charges fiscales et sociales des PME qui constituent 95% de notre tissu économique ;
  • la remise en vigueur du dégrèvement fiscal pour l’investissement productif ;
  • la suspension de l’application de la TVA sur les ventes des promoteurs immobiliers;
  • la mise en place d’une ligne de crédit pour les entreprises en grande difficulté;
  • l’offre de garanties étatiques aux banques pour qu’elles puissent travailler pour sauver et financer les PME;
  • la prise en charge d’une partie des salariés en chômage technique, pour préserver le maximum d’emplois;
  • la création d’un fonds de secours des entreprises en cessation de paiement ou en grande difficulté;
  • la facilitation des procédures et des délais d’export des produits tunisiens;
  • le lancement d’un grand programme de digitalisation de l’administration et de l’éducation, ainsi que le travail à distance (télétravail);
  • la mise en place d’une task force composée des meilleures compétences publiques et privées, pour sortir avec un programme de sauvetage et veiller à son application.

Tout ceci demeure subordonné à la question suivante : l’Etat a-t-il les moyens d’appliquer ces recommandations ?

La réponse à cette question dépendra évidemment de la manière dont ces solutions urgentes et réfléchies seront entreprises par nos gouvernants pour limiter les dégâts, tout en nous préservant d’une crise budgétaire.

Enfin, le TABC lance un appel solennel à la solidarité nationale et internationale, entre les individus de la même nation et entre les peuples de différentes nations.

Pour le bureau exécutif du TABC.

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