Pour la première fois depuis les élections de 2019, le président de la république, Kaïs Saïed, est sérieusement concurrencé en termes de popularité. C’est ce que révèle un sondage d’opinion réalisé par Sigma Conseil, entre le 15 et le 18 avril 2020, et publié par le journal « Al Maghreb » dans son numéro de ce mardi 21 avril.
En effet, les côtes du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, et surtout du ministre de la Santé publique, Abdellatif Mekki, ont littéralement explosé avec la crise sanitaire mondiale actuelle due à la propagation du nouveau coronavirus, Covid-19. Une crise qui, dès le début, et bien avant l’arrivée de ce gouvernement, est plutôt bien gérée par les autorités tunisiennes.
Toujours en tête avec un taux de confiance de 61% (- 6% par rapport au mois dernier), Saïed est désormais suivi de près de Mekki (51%), alors que Fakhfakh arrive en 3e position (44%).
Côté flop, le député Safi Saïd, qui occupait le 2e rang, le mois passé, a perdu 9 points et a reculé de 2 places dans ce classement (30%). Tout comme Mohamed Abbou, ministre chargé de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, qui a disparu du top 5 après avoir perdu 11 points. On ne peut pas dire que l’exercice du pouvoir lui a fait du bien.
La confiance des Tunisiens envers Ahmed Néjib Chebbi, Samia Abbou et Abir Moussi a également diminué. Ces 3 personnalités politiques ayant perdu respectivement 9, 8 et 7 points.
En ce qui concerne le classement des politiciens auxquels les Tunisiens ne font pas du tout confiance, c’est toujours le président du parlement et du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui est «en tête» (63%), suivi du secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami (57%) et de l’autre figure emblématique d’Ennahdha, Ali Larayedh (53%).
Nabil Karoui et Youssef Chahed sont également bien placés dans ce classement peu glorieux, occupant respectivement les 4e et 5e rangs avec 51% et 49%.
En somme, à quelques exceptions près, les Tunisiens ne semblent pas faire confiance aux politiciens qui ont déjà été influents avant les élections de 2019 (Rached Ghannouchi, Youssef Chahed, Ali Larayedh, etc.) ou même qui avaient leur mot à dire dans l’opposition (Hamma Hammami).
En revanche, ils privilégient «les nouvelles têtes» comme Kaïs Saïed ou Safi Saïd. Tandis que Elyes Fakhfakh et Abdellatif Mekki font l’exception, en «profitant» des circonstances particulières accompagnant cette période, eux qui ont déjà été dans le gouvernement en 2012 et 2013. Par ailleurs, le fait qu’ils n’étaient ni très connus – ni influents – à l’époque, surtout en ce qui concerne M. Fakhfakh, joue clairement leur faveur.
C. B. Y.
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