La Tunisie est un pays démocrate et qui se veut moderniste, mais elle tient, en même temps et paradoxalement, à des valeurs, pour le moins, rétrogrades, comme celle obligeant les parents à attribuer des prénoms arabes à leurs enfants. Une contrainte souvent non-respectée, notamment à Bizerte, et cela a fini par déplaire à la municipalité de la ville… dirigée par un islamiste d’Ennahdha.
Réagissant face à la tendance des citoyens à choisir des prénoms originaux – du moins en Tunisie – mais pas forcément d’origine arabe, à leurs nouveaux-nés, la municipalité de Bizerte a accroché une affiche contenant une liste de prénoms prohibés, à l’instar de Rostom, Aline, Ilane, Majdoline ou encore Yara.
Intervenu sur Mosaïque FM, le maire de Bizerte, Kamel Ben Amara, a rappelé qu’il y a une circulaire (datant de 2013) interdisant les prénoms non-arabes, tout comme la loi numéro 3 de 1957, ajoutant qu’avec l’ouverture culturelle et l’émergence de feuilletons étrangers, les gens ont commencé à donner des prénoms d’origine non-arabe à leurs enfants, violant ainsi la loi en vigueur.
«Le chef de service de l’état civil s’est retrouvé dans une position délicate car on lui a signifié qu’il n’était pas en train de respecter la loi. Il m’en a parlé et je lui ai demandé de la respecter», a-t-il poursuivi.
Difficile de blâmer la municipalité d’appliquer cette loi, aussi arriérée soit-elle. Par contre, il est réellement temps de l’abroger et de commencer à respecter la liberté des gens de choisir les prénoms qu’ils souhaitent à leurs enfants, quelle qu’en soit l’origine, et ce, comme dans tous les pays démocrates. Il va sans dire qu’en l’occurrence, nos voisins arabo-islamiques, sont loin d’être des exemples à suivre.
C. B. Y.
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