Les preuves se multiplient d’une présence importante de combattants de l’Etat islamique (Daêch) ramenés par bateaux entiers par la Turquie et installés dans l’ouest de la Libye, à la frontière avec la Tunisie. Parmi eux, beaucoup de Tunisiens.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ces dernières semaines montrent ces combattants, bien entraînés et fortement armés, venus prêter main forte aux milices islamistes soutenant le Gouvernement d’union nationale (GUN), à Tripoli, conduit par Fayez Sarraj, allié des Turcs et valet de Recep Tayyip Erdogan, qui est en train de renforcer la présence militaire turque en Afrique du Nord.
La Tunisie, qui a 500 km de frontières avec la Libye, a de quoi nourrir des inquiétudes et la position de neutralité, qu’elle a scrupuleusement observée jusque-là, risque de lui être fatale, car elle est dangereusement laxiste.
Le président de la république Kaïs Saïed, qui effectuera à partir de demain, lundi 22 juin, une visite de travail à Paris, à l’invitation du président Emmanuel Macron, doit, à cette occasion, sortir de son étrange mutisme au sujet de ce qui se trame à la frontière sud de la Tunisie et dans toute la Méditerranée orientale. Il doit positionner clairement la Tunisie et dénoncer fermement l’installation des jihadistes de Daêch aux frontières sud de notre pays. Car cela peut être assimilé à un acte de guerre, du moins à une provocation.
Imed Bahri
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